يا حسراه عليك يا الدنيا......
يا حسراه عليك يا الدنيا فيك حكاية وحكايات
ساميني وقعدي حدايا واحكيهم لي بثبات
علاش هكذا حاقدة وسمية ظلي تبدلي في الصفات
تعذبي فيا غير بشوية عييت من عذابك براكات
تلعبي بيا والا معايا جاوبيني علاش هاذ السكات
قالوا لي عليك مسرحية وانا المسرح سكن لي في الذات
التذكيرة خلصتها غالية ديت معايا شي وردات
دخلت للقاعة صفقوا علي طلع ستار والضو طفات
لقيت روحي في تمثيلية والديكور خوف ودعات
طمعتيني ودرتي علي عندي جدي بالصحبات
.................................................. .
شحال من سلطان كان في دنيا جيوش الامر وطيعات
مال وعز قصور وسرايا العسة عليه بالالوفات
غفل غفلة تقلبت الحية فليلتو مالقى وين يبات
وكلتي فلان عسل وفاكية وفلان شمختي لو الفتات
فلان قلعتي لو الذرية وحياتو من الفرحة خوات
فلان طلق مرتو المسكية زعف كي جابت لو البنات
.....................
المسجون يرجى الحرية بالدقيقة يحسب لوقات
الشهار يحلم بالشهرية يا حليلو مولا وليدات
كبدة لميمة مشوية على واش سهرت واش ربات
على وليدها بدل الجنسية عجبو زين الروميات
خلى يماه وحدانية من الحرقة والبكا تعمات
باش يبين الرجولية بعث لها زوج محرمات
......................
نهار كانت الدنيا دنيا الوالدين علقوا لهم شيعات
اليوم الوالدين راهي مرمية في مراكز الشيخوخات
انتي دنيا يدك زهرية انا يدي فيه الكيات
مع الواقف درتي جمعية سماها دخلات وخرجات
القليل بعثتي لو خطية جا يصلي تلفت لو الصلاة
كي سلم انسى التحية وكي تحى نسا زوج ركعات
..............
المال فاني والعظام راشية فاتت جناس وتمحات
اللي كان تاقي ودار النية طاع ربي وشد في الصلاة
درجته في الجنة عالية صفة الجنة درجات
والشاقي يمضي النهاية ذاتو بالنار تكسات
جلدة رايحة وجلدة جاية يظل يبدل في الجلدات
نصيحتي نتركها التالية باش نختم بيها لبيات
..................
دعوة الوالدين رسمية منهم الشر والخيرات
الهنا كنز والصحة غالية والباقي كله كذوبات
ياسين ارسلها تحية وامنضى فيها بشي دمعات
بعثها كمال مسعودي برية قراها قيتار وألات
والصلاة على نور عينيا سيد الخلق يا سدات
شكون اللي نجا منك يا دينا غير اللي طلقك بالثلاث
المرحوم كمال مسعودي
dimanche 2 septembre 2007
moh sghir laama
Moh Seghir Laama 1910-1973
Moh seghir Laama de son vrai nom AouaLi Mohamed Seghir, d'origine Kabyle ne en 1910 a Sidi Daoud,une petite localite situe a une vingtaine de kilometres de Dellys,dans la wilaya de Tizi ouzou.son pere Said Aouali et sa mere Abrouche Fatima,formaient une petite famille,de condition modeste employee au debut du XXeme siecle,chez des colons francais.la difficulte de l'epoque,ajoute au declanchement de la 1er guerre mondiale,ont fait,que l'enfant Moh Seghir,alors age de 4 ans,souffrant atrocement des deux yeux,est atteint de cecite totale,car n'ayant pu etre sauve a temps,faute de soins.
Moh seghir n'avait que six ans lorsque ses parents sont contraints de quitter Sidi Daoud pour s'installer au numero 7 de l'impasse Bologhine,au sein de la Casbah,a ALger.des sa tendre enfance,le jeune Moh Seghir,etait a l'ecoute de la musique qui se pratiquait en toutes occasions au sein de cette cite historique,qu'est la Casbah,celle-la meme,qui a enfante la plupart des grandes familles algeroise.il pretait,a la melodie traditionnelle,une attention toute particulier,celle produite par les cheikhs Mustapha Nador,Abderahmane Saidi,Mohamed Zaouch,Said EL Meddah,Said Derras,Mamad Benoubia ou encore Cheikha Yamna Bent EL Hadj EL Mahdi.la tenacite et la passion de Moh seghir,vont lui permettre de depasser son handicap visuel,en developpant particulierement un sens artistique tres aiguise,jusqu'a forcer l'admiration de ses proches qui lui temoingnent beaucoup de respect et d'admiration.il apprend tres vite a gratter sur les cordes d'une guitare,qu'il manie deja avec dexterite,ce qui le fait distinguer parmi les meilleurs musiciens de l'epoque.la position verticale pour le moins insolite,qu'il avait invente faisait de lui,le virtuose attire.il se familiarise avec le banjo et le luth,qui sera son instrument de predilection durant plusieurs annees.Aide par une memoire phenomenale,il apprendra les longues poesies populaires,genre Melhun,des grands poetes Sidi Lakhdar Benkhelouf,kaddour EL Alami,Ben Msayeb ou EL Maghraoui.La poesie populaire,est en effet importante par la puissance de son verbe et de la dimension socio-historique qu'elle vehicule.L'assimiler pour mieux la transmettre,demeure la mission essentielle du cheikh interprete.Moh Seghir l'avait compris aisement.il apprenait les pieces poetiques,quel que soit leur contenu et leur longueur,apres seulement une ou deux lectures faites par l'un de ses amis qui prenaient beacoup de plaisir a le faire pour lui.En plus du musicien exceptionnel developpant des prouesses inegalables,Moh Seghir devient alors detenteur d'une grande partie du patrimoine poetique,parametre important a la constitution d'un maitre dans le domaine.Dans savie privee,Moh Seghir jouissait d'une grande estime au sein de la societe.Au sourire ineffacable et aux qualites de coeur incomparables,il avait toujours au bout des levres,un mot de sympathie pour ses interlocuteurs,qu'il reconnaissait en palpant uniquement le lobe de l'oreille.Autrement dit,c'est aussi son sens du toucher,qui s'est developpe d'une maniere extraordinaire.Moh Seghir etait sollicite en qualite de musicien par tous les grands cheikhs connus de l'epoque,en particulier EL Hadj Abdelghani Bouchiba,Khelifa Belkacem,EL Hadj M'hamed EL Anka et EL Hadj Menouar.En 1947,il est musicien titulaire au sein de l'orchestre populaire de la radio d'Alger,place sous la direction du maitre EL Hadj M'hamed EL Anka,tout en participant aux travaux de l'ensemble andalou dirige par Mohamed Fekhardji.Moh Seghir se marie en 1951,un seul enfant naitra de cette union.De la Casbah qui l'a adopte,decouvert,soutenu et aime,il decide de s'installer en 1960 a Bouzareah,situee sur les hauteurs,a l'ouest d'ALger.A L'independance,il deviendra un element de base de l'orchestre de la RTA,dirige a partir de 1964 par Mustapha Skandrani au piano,constitue par les plus grands musiciens de l'epoque,tel que EL Hadj Abdelkrim Dali et Mahboub Bati au luth,Abdelkrim M'Hamsadji et Mustapha Bahar a la mandoline,Belkaid Abdelghani au violon,Ali Metidji,Mokdad Zerouk,Mustapha Kasdali,Mohamed Mezghena et EL Hadj Medjbeur et Abderahmane Zemirli a la guitare,Moh Akli,Ahmed Gherbi dit Mouhouch et EL Hadj Rachid aux percussions,Rahma Mabrouk a la flute.Moh Seghir,n'a exerce qu'un seul metier durant toute sa vie.Un metier de musicien et d'interprete qu'il saura transmettre et faire aimer a beaucoup d'autres.Ce musicien legendaire plus connu sous le pseudonyme de Moh Seghir Laama s'eteint le 7 avril 1973,a l'age de 63 ans,en son domicile a Bouzereah,non sans avoir marque l'histoire musicale de notre pays.En plus de toutes ses interventions,en qualite de soliste,au sein de tous les orchestres traditionnels qui sont succedes de 1947 a 1972,la Discotheque Centrale de la Radio algerienne garde de lui,une serie executee en solo sur differents modes,a la guitare et au luth.
Moh seghir Laama de son vrai nom AouaLi Mohamed Seghir, d'origine Kabyle ne en 1910 a Sidi Daoud,une petite localite situe a une vingtaine de kilometres de Dellys,dans la wilaya de Tizi ouzou.son pere Said Aouali et sa mere Abrouche Fatima,formaient une petite famille,de condition modeste employee au debut du XXeme siecle,chez des colons francais.la difficulte de l'epoque,ajoute au declanchement de la 1er guerre mondiale,ont fait,que l'enfant Moh Seghir,alors age de 4 ans,souffrant atrocement des deux yeux,est atteint de cecite totale,car n'ayant pu etre sauve a temps,faute de soins.
Moh seghir n'avait que six ans lorsque ses parents sont contraints de quitter Sidi Daoud pour s'installer au numero 7 de l'impasse Bologhine,au sein de la Casbah,a ALger.des sa tendre enfance,le jeune Moh Seghir,etait a l'ecoute de la musique qui se pratiquait en toutes occasions au sein de cette cite historique,qu'est la Casbah,celle-la meme,qui a enfante la plupart des grandes familles algeroise.il pretait,a la melodie traditionnelle,une attention toute particulier,celle produite par les cheikhs Mustapha Nador,Abderahmane Saidi,Mohamed Zaouch,Said EL Meddah,Said Derras,Mamad Benoubia ou encore Cheikha Yamna Bent EL Hadj EL Mahdi.la tenacite et la passion de Moh seghir,vont lui permettre de depasser son handicap visuel,en developpant particulierement un sens artistique tres aiguise,jusqu'a forcer l'admiration de ses proches qui lui temoingnent beaucoup de respect et d'admiration.il apprend tres vite a gratter sur les cordes d'une guitare,qu'il manie deja avec dexterite,ce qui le fait distinguer parmi les meilleurs musiciens de l'epoque.la position verticale pour le moins insolite,qu'il avait invente faisait de lui,le virtuose attire.il se familiarise avec le banjo et le luth,qui sera son instrument de predilection durant plusieurs annees.Aide par une memoire phenomenale,il apprendra les longues poesies populaires,genre Melhun,des grands poetes Sidi Lakhdar Benkhelouf,kaddour EL Alami,Ben Msayeb ou EL Maghraoui.La poesie populaire,est en effet importante par la puissance de son verbe et de la dimension socio-historique qu'elle vehicule.L'assimiler pour mieux la transmettre,demeure la mission essentielle du cheikh interprete.Moh Seghir l'avait compris aisement.il apprenait les pieces poetiques,quel que soit leur contenu et leur longueur,apres seulement une ou deux lectures faites par l'un de ses amis qui prenaient beacoup de plaisir a le faire pour lui.En plus du musicien exceptionnel developpant des prouesses inegalables,Moh Seghir devient alors detenteur d'une grande partie du patrimoine poetique,parametre important a la constitution d'un maitre dans le domaine.Dans savie privee,Moh Seghir jouissait d'une grande estime au sein de la societe.Au sourire ineffacable et aux qualites de coeur incomparables,il avait toujours au bout des levres,un mot de sympathie pour ses interlocuteurs,qu'il reconnaissait en palpant uniquement le lobe de l'oreille.Autrement dit,c'est aussi son sens du toucher,qui s'est developpe d'une maniere extraordinaire.Moh Seghir etait sollicite en qualite de musicien par tous les grands cheikhs connus de l'epoque,en particulier EL Hadj Abdelghani Bouchiba,Khelifa Belkacem,EL Hadj M'hamed EL Anka et EL Hadj Menouar.En 1947,il est musicien titulaire au sein de l'orchestre populaire de la radio d'Alger,place sous la direction du maitre EL Hadj M'hamed EL Anka,tout en participant aux travaux de l'ensemble andalou dirige par Mohamed Fekhardji.Moh Seghir se marie en 1951,un seul enfant naitra de cette union.De la Casbah qui l'a adopte,decouvert,soutenu et aime,il decide de s'installer en 1960 a Bouzareah,situee sur les hauteurs,a l'ouest d'ALger.A L'independance,il deviendra un element de base de l'orchestre de la RTA,dirige a partir de 1964 par Mustapha Skandrani au piano,constitue par les plus grands musiciens de l'epoque,tel que EL Hadj Abdelkrim Dali et Mahboub Bati au luth,Abdelkrim M'Hamsadji et Mustapha Bahar a la mandoline,Belkaid Abdelghani au violon,Ali Metidji,Mokdad Zerouk,Mustapha Kasdali,Mohamed Mezghena et EL Hadj Medjbeur et Abderahmane Zemirli a la guitare,Moh Akli,Ahmed Gherbi dit Mouhouch et EL Hadj Rachid aux percussions,Rahma Mabrouk a la flute.Moh Seghir,n'a exerce qu'un seul metier durant toute sa vie.Un metier de musicien et d'interprete qu'il saura transmettre et faire aimer a beaucoup d'autres.Ce musicien legendaire plus connu sous le pseudonyme de Moh Seghir Laama s'eteint le 7 avril 1973,a l'age de 63 ans,en son domicile a Bouzereah,non sans avoir marque l'histoire musicale de notre pays.En plus de toutes ses interventions,en qualite de soliste,au sein de tous les orchestres traditionnels qui sont succedes de 1947 a 1972,la Discotheque Centrale de la Radio algerienne garde de lui,une serie executee en solo sur differents modes,a la guitare et au luth.
mohamed el badji dit el baz (allah yarahmou)
EL BADJI Mohamed (né en 1933) - Interprète de Chaâbi et auteur- compositeur.
Plus connu sous le sobriquet de"Khouya EI Baz'', Mohamed El Badji dont les parents sont de Béni Ouartilène est né le 13 mai 1933 à Belcourt (Alger). Il a écrit et composé des chansons que d'autres diront: Amar Ezzahi, Aziouz Raïs, Rédha Doumaz et des dizaines d'autres. Son emprisonnement à Serkadji durant la guerre de Maqnin Ezzine. - Avant une voix rocailleuse et profonde, son chant reste une quête permanente d'échapper à la douleur. Son attachement à la musique remonte à l947, période où tout jeune il fréquentait le cercle scout d'El Mouradia Foudj El Amanaux côtés de Didouche Mourad et ce jusqu'en 1952. Il figure dans la troupe de Kaddour Abderrahmane, dit Kanoun.
Ses camarades de classe étaient cheikh Bâaziz, Chaâbane Madani, Brahim Siket. A partir de 1952, il participe épisodiquement à des fêtes populaires dans différents orchestres. Arrêté pendant la grève des Huit Jours, en l957, i1 est torturé, jugé et condamné à mort.Son exécution n'aura pas lieu. Dans sa cellule, il fabrique une 'guitare' de fortune d'où sortira la musique de Ya Maqnine Ezzine (L'oiseau révolutionnaire). Au mois de mars 1962, il retrouve la liberté et se remet à la besogne. De 1963 à 1977. il occupe un modeste emploi au ministère de la Justice avant son départ pour la retraite. Depuis, il s'occupe de sa boucherie située dans le marché " Gaspar'' à El- Mouradia. Mais ses grands moments, il les consacre au chaâbi. Il écrit et compose Bahr Attoffane.
Cheikh Mohamed Remaoun el nadroumi
شاعرنا و شيخنا محمد الرمعون رحمه الله
من مواليد مدينة ندرومة العريقـــة سنة 1833م ما نعرفه عن الشيـــخ أنه ألـف الكثير من الشعــر الشعبـــي (الحوزي) وتغنى به.
كان يعزف آلة القمبري والكويترة،ونشط الكثير من الأعراس و المناسبات و الأفراح آنذاك.
العادة بندرومة أوجدت وحافظت على الكثيرمن الحكايات عن الشيخ رحمه الله مثـــــــــلا:
* أنه كان رجلا قويا كان محبا للأولياء الصالحين و الزوايا.
* وهناك من يقول أنه رافق الجان على هيأة حيوان ؟؟؟
* كان كثيرا ما يبيت في أضرحة الأولياء الصالحين كسيدي بلغيت الموحدي وزاوية درقاوة
ألف الكثير من الأشعار عندنا البعض منها، نذكر من بينها
1- قصيدة أليمني في لعتي ما زاروك امحاني...قصيدة معروفة ومشهورة في الوسط
الفني في النوع الحوزي بحيث تغنت بها الكثير من الفرق الموسيقية، و
الجمعيات والمطربين الكبار كالشيخ الحاج محمد غفور.
2- قصيدة الحضري و البدوي.
3- قصيدة القهوة و اللاتاي.
4- قصيدة الصبنيول .
5- قصيدة يهود تلمسان...
وهكذا توفي عن عمر يناهز الثمانين ودفن في زاوية درقاوة بالقرب من خلوته
بجانب سيدي بلغيث بمدينة ندرومة مدينة الدين و الأولياء رحمهم الله و
ادخلهم فسيح جنانه آمين
sidi lakhdar ben khlouf
Lakehal ou Lakhdar Ben Abdellah Benmakhlouf, ou Ben Mekhloufi, ou Benkhlouf serait né vers le début du 16ème siècle dans la région des massifs du Dahra.
Sa famille s’installe à Mazaghran, à quelques kilomètres de Mostaghanem. C’est dans cette localité qu’il passe sa jeunesse à une époque de grands troubles. Les temps sont difficiles mais, il reçoit malgré tout une éducation à la zaouïa du village.
A cette époque le Maghreb est affaibli par des rivalités internes au point de ne plus pouvoir résister à la puissance espagnole. De nombreux ports et villes côtières étaient déjà occupés lorsque les frères Arroudj et Kheireddine Barberousse viennent au secours d’Alger en 1516. C’était le cas aussi du port de Mostaghanem qui est longtemps resté sous le feu des espagnols.
Jusqu’en ce jour d’août 1558 où la marine espagnole dirigée par le Comte d’Alcaudète affronte la marine algérienne commandée par Hassan Agha, fils de Kheireddine. S’ensuit alors une sanglante bataille connue sous le nom de bataille de Mazaghran qui se termine par la mort du comte espagnol et de la complète défaite de son armée. Une bataille que Lakhdar Benkhlouf immortalise dans une célèbre quacida qui porte le titre de « Quessat Mezeghran ».
Il y raconte en détail, toute la bataille à laquelle il aurait participé d’ailleurs. Il dit :
Ya fares men temm djit elyoum ghezwet Mezeghran maâlouma
Ya âjlana reyedh elmeldjoum rayet djnab ech’lou mewchouma
Ya sayelni ân ttrad elyoum quessat Mezeghran maâlouma
A cette date, Lakhdar Benkhlouf est jeune, mais nous n’avons pas d’autre précision sur son âge que ce qu’il dira lui-même plus tard dans sa quacida « eb’qaw besslama » :
Hassrah ya eddenya kelli ma kanet âddit chboub çoghri fi Mezeghran
Siyfi mdjerdou wana nedhrab fel’âda wennass dhadja men zedjri bel’khouf
Et mis à part sa participation à la bataille de Mezeghran, nous ignorons tout de sa jeunesse. Il la qualifie lui-même de jeunesse perdue dans sa même quacida « eb’qaw besslama », il affirme que les premières quarante années de sa vie sont passées comme un mirage :
Men’ha mchat rab’îne sna meth’l essrab welli bqa mcha fi med’h elmebrour
Il nous apprend également, toujours dans cette même qacida « ebqaw besslama » qu’il aurait vécu 125 années et 6 mois. Et après ces quarante années passées, tout va changer pour Lakhdar Benkhlouf lorsqu’il part à Tlemcen pour un pèlerinage au mausolée de Sidi Boumediene. Il s’imprègne du mouvement religieux et devient alors poète du prophète Mohamed (âih eçlat wesslam).
Ses poèmes depuis, ne sont plus que religieux et élogieux. C’est peut-être depuis cette date qu’il change son prénom de Lakehal à Lakhdar. Certains disent que c’était par pur optimisme. Mais, d’autres affirment par contre que cela était la conséquence d’un rêve où il aurait vu le prophète qui lui a conseillé de changer son prénom. Il aurait d’ailleurs très souvent vu le prophète Mohamed, en rêve, ce qui lui aurait compensé nous dit-on, le fait qu’il n’ait jamais pu accomplir le pèlerinage à la Mecque. A cause de sa pauvreté.
Et il devient très célèbre à travers sa poésie religieuse. Comme il nous l’explique dans sa qacida : « el-khezna eçghira », il dit :
Ya Mohamed b’djah djahek, loula enta men s’al fiya
âfouni lemma m’dahtek nef’khar bik wa la âliya
Lakhdar Benkhlouf nous apprend à travers ses poèmes le nom de cinq de ses enfants : Belkacem, Mohamed, Ahmed, Habib et Hafça. Et le nom de sa mère Khawla qu’il loue également dans sa poésie.
Et après une longue vie consacrée à la religion et au med’h, il laisse un très riche répertoire exclusivement consacré à med’h errassoul. Il consacre un genre qui fera de nombreux adeptes par la suite.
Et dans un poème testament « elwçiya » ou « ebqaw besslama », il demande à ses enfants de l’enterrer près d’un palmier particulier. Il dit :
Nekhla m’tebta telqah baâ liybouss h’daha y’koun quebri ya messelmin
Son mausolée se trouve aujourd’hui encore dans la localité qui porte son nom : Sidi Lakhdar, près de Mostahanem. Le palmier qui se dresse au centre du mausolée a depuis quatre siècles déjà pris une forme bien particulière. Certains y lisent même le nom d’Allah, ce qui, serait, dit-on le signe évident de la piété du personnage.
Sa famille s’installe à Mazaghran, à quelques kilomètres de Mostaghanem. C’est dans cette localité qu’il passe sa jeunesse à une époque de grands troubles. Les temps sont difficiles mais, il reçoit malgré tout une éducation à la zaouïa du village.
A cette époque le Maghreb est affaibli par des rivalités internes au point de ne plus pouvoir résister à la puissance espagnole. De nombreux ports et villes côtières étaient déjà occupés lorsque les frères Arroudj et Kheireddine Barberousse viennent au secours d’Alger en 1516. C’était le cas aussi du port de Mostaghanem qui est longtemps resté sous le feu des espagnols.
Jusqu’en ce jour d’août 1558 où la marine espagnole dirigée par le Comte d’Alcaudète affronte la marine algérienne commandée par Hassan Agha, fils de Kheireddine. S’ensuit alors une sanglante bataille connue sous le nom de bataille de Mazaghran qui se termine par la mort du comte espagnol et de la complète défaite de son armée. Une bataille que Lakhdar Benkhlouf immortalise dans une célèbre quacida qui porte le titre de « Quessat Mezeghran ».
Il y raconte en détail, toute la bataille à laquelle il aurait participé d’ailleurs. Il dit :
Ya fares men temm djit elyoum ghezwet Mezeghran maâlouma
Ya âjlana reyedh elmeldjoum rayet djnab ech’lou mewchouma
Ya sayelni ân ttrad elyoum quessat Mezeghran maâlouma
A cette date, Lakhdar Benkhlouf est jeune, mais nous n’avons pas d’autre précision sur son âge que ce qu’il dira lui-même plus tard dans sa quacida « eb’qaw besslama » :
Hassrah ya eddenya kelli ma kanet âddit chboub çoghri fi Mezeghran
Siyfi mdjerdou wana nedhrab fel’âda wennass dhadja men zedjri bel’khouf
Et mis à part sa participation à la bataille de Mezeghran, nous ignorons tout de sa jeunesse. Il la qualifie lui-même de jeunesse perdue dans sa même quacida « eb’qaw besslama », il affirme que les premières quarante années de sa vie sont passées comme un mirage :
Men’ha mchat rab’îne sna meth’l essrab welli bqa mcha fi med’h elmebrour
Il nous apprend également, toujours dans cette même qacida « ebqaw besslama » qu’il aurait vécu 125 années et 6 mois. Et après ces quarante années passées, tout va changer pour Lakhdar Benkhlouf lorsqu’il part à Tlemcen pour un pèlerinage au mausolée de Sidi Boumediene. Il s’imprègne du mouvement religieux et devient alors poète du prophète Mohamed (âih eçlat wesslam).
Ses poèmes depuis, ne sont plus que religieux et élogieux. C’est peut-être depuis cette date qu’il change son prénom de Lakehal à Lakhdar. Certains disent que c’était par pur optimisme. Mais, d’autres affirment par contre que cela était la conséquence d’un rêve où il aurait vu le prophète qui lui a conseillé de changer son prénom. Il aurait d’ailleurs très souvent vu le prophète Mohamed, en rêve, ce qui lui aurait compensé nous dit-on, le fait qu’il n’ait jamais pu accomplir le pèlerinage à la Mecque. A cause de sa pauvreté.
Et il devient très célèbre à travers sa poésie religieuse. Comme il nous l’explique dans sa qacida : « el-khezna eçghira », il dit :
Ya Mohamed b’djah djahek, loula enta men s’al fiya
âfouni lemma m’dahtek nef’khar bik wa la âliya
Lakhdar Benkhlouf nous apprend à travers ses poèmes le nom de cinq de ses enfants : Belkacem, Mohamed, Ahmed, Habib et Hafça. Et le nom de sa mère Khawla qu’il loue également dans sa poésie.
Et après une longue vie consacrée à la religion et au med’h, il laisse un très riche répertoire exclusivement consacré à med’h errassoul. Il consacre un genre qui fera de nombreux adeptes par la suite.
Et dans un poème testament « elwçiya » ou « ebqaw besslama », il demande à ses enfants de l’enterrer près d’un palmier particulier. Il dit :
Nekhla m’tebta telqah baâ liybouss h’daha y’koun quebri ya messelmin
Son mausolée se trouve aujourd’hui encore dans la localité qui porte son nom : Sidi Lakhdar, près de Mostahanem. Le palmier qui se dresse au centre du mausolée a depuis quatre siècles déjà pris une forme bien particulière. Certains y lisent même le nom d’Allah, ce qui, serait, dit-on le signe évident de la piété du personnage.
le malouf
El-malouf
Le Malouf est une musique classique algérien héritière de la Musique arabe, basée sur un système de 24 Noubates, qui sont les règles théoriques et inchangées depuis la fin du IXème siècle, ces noubates se sont maintenues grâce à une tradition orale dans laquelle mélisme, et autres ornementations, restent difficiles à symboliser par le système de notation emprunté à l’Occident.
Cette musique c’est implanté dans la culture de plusieurs grandes villes du Maghreb, Fes, Tlemcen, Alger, Constantine, Tunis, Annaba…
Basée sur des mélodies, elle a subie les influences des régions où elle était perpétuée, trois grandes écoles se sont distinguées celle de Tlemcen (se revendique de Grenade), celle d’Alger (se revendique de Cordoba), et enfin celle de Constantine (se revendique de Séville).
Le mot Malouf vient du mot arabe MAALOUF (habitué), qui signifie habitué à la tradition, ou plus précisément ; fidèle à la tradition, Et l’un de ces fidèles est Cheikh Raymond
Le Malouf est une musique classique algérien héritière de la Musique arabe, basée sur un système de 24 Noubates, qui sont les règles théoriques et inchangées depuis la fin du IXème siècle, ces noubates se sont maintenues grâce à une tradition orale dans laquelle mélisme, et autres ornementations, restent difficiles à symboliser par le système de notation emprunté à l’Occident.
Cette musique c’est implanté dans la culture de plusieurs grandes villes du Maghreb, Fes, Tlemcen, Alger, Constantine, Tunis, Annaba…
Basée sur des mélodies, elle a subie les influences des régions où elle était perpétuée, trois grandes écoles se sont distinguées celle de Tlemcen (se revendique de Grenade), celle d’Alger (se revendique de Cordoba), et enfin celle de Constantine (se revendique de Séville).
Le mot Malouf vient du mot arabe MAALOUF (habitué), qui signifie habitué à la tradition, ou plus précisément ; fidèle à la tradition, Et l’un de ces fidèles est Cheikh Raymond
le maitre de l'andalous ....abd el krim dali
Tout comme Cheikh Rédouane, Tlemcen a vu naître en cette année de 1914, un autre « monstre sacré » : Abdelkrim Dali, devenu plus tard, l’un des monuments de la ville de Tlemcen, un géant de la musique andalouse algérienne, une référence à part entière pour les écoles d’Alger et Tlemcen…Pourtant, Dali ne serait jamais devenu ce qu’il est, s’il était resté à Tlemcen…
Tout comme Cheikh Rédouane, Tlemcen a vu naître en cette année de 1914, un autre « monstre sacré » : Abdelkrim Dali, devenu plus tard, l’un des monuments de la ville de Tlemcen, un géant de la musique andalouse algérienne, une référence à part entière pour les écoles d’Alger et Tlemcen…Pourtant, Dali ne serait jamais devenu ce qu’il est, s’il était resté à Tlemcen…
Né à Derb Hlawa, en plein quartier de Bab El Djiad, Abdelkrim Dali était issu d’une famille de mélomane, et fils de « halwadji » (son père était pâtissier).
Il fait un passage obligatoire à Djamaâ Echorfa (Rue Khaldoun), où était pour lui l’occasion de s’acquérir des valeurs religieuses…
Il doit son principal enseignement musical à Cheikh Omar Bakhchi, devenu son complice, et plus tard, son gendre, quand ce dernier le maria à sa fille adoptive (El Hadja Baya, sa nièce en réalité). Mais avant Cheikh Omar, le jeune Abdelkrim eut l’honneur de côtoyer artistiquement d’autres maîtres de l’époque, tels Cheikhs : Abdeslam Bensari, Lazâr Ben Dali Yahia, mais aussi Cheikha Tetma Ben Tabet, qu’il accompagna au chant et à l’instrument dans les mariages, et même dans certains enregistrements où l’on peut y apprécier la petite voix de Abdelkrim Dali, qui était jeune certes, mais dont la voix avait déjà atteint une certaine puissance.
Surtout, faut-il rappeler encore que Dali n’avait jamais « commencé » avec Cheikh Larbi Ben Sari, comme a pu le lire ou l’entendre « houna oua hounak », pour l’unique raison que Cheikh Larbi avait déjà ses enfants dans son orchestre, dont Rédouane comme soliste…
Vers les années 30’, Abdelkrim Dali accompagna l’association El Andaloussia de Oujda (créée, 1921 par Cheikh Mohamed Bensmaïne, un autre enfant de Tlemcen), dans plusieurs soirées au Maroc et à l’étranger…
Plusieurs témoignages rapportent que Dali « survivait » à Tlemcen…l’art ne pouvant lui assurer une vie correcte et digne. C’est de la sorte qu’il pensa à s’installer à Alger, trouvant en cette ville les différents moyens pour laisser épanouir ses talents : l’orchestre de l’opéra d’Alger avec feu Cheikh Mahieddine Bachetarzi, l’orchestre de la Radio , dirigé à l’époque par feu Cheikh Med Fakhardji, plus tard le Conservatoire…C’est ainsi qu’il a ramené à Alger plusieurs morceaux du répertoire de Tlemcen, telle la Touchia Dhil …
C’est de la sorte que A.Dali a pu acquérir et bénéficier d’une double culture musicale : si l’on parle du répertoire de Tlemcen et d’Alger. Il a pu enregistrer ainsi à Radio Alger, ou à l’INM (l’institut national de musique), une bonne partie de son répertoire…entre autres, dans le :
-Hawzi : Ya El Wahed EL Khaleq Laâbed Soultani - Ya Daw Aâyani - Nar Welfi Chaâlet w’Gdete F’knani - Nar Houakoum Fedlil Telheb L’hib - Ya Layemni F’liïti…
-Gherbi : El Kawi – Saâdet EL Qalb EL Hani - El Aârsa - EL Hadjam…
-Madih : Besmellah Bdite Nzemmem – Chants R’hawi – El Hamodoullillah Nelt Qesdi w’Bleght Mnaya (une qasida qu’il a composée après son pèlerinage)…
Ajoutées à cela les différentes Noubate enregistrées à la Radio , et à sa 1ère série d’enregistrement entamée étant jeune déjà…
De toutes les manières, Abdelkrim Dali fera toujours partie intégrante de notre personnalité artistique…Qui d’entre nous, algériens, n’eut jamais entendu parler de lui, de « Qissat Sidna Ibrahim », ou bien « Mezzino N’har El Youm, Sahha Aîdkoum » qui est devenue, en quelque sorte, un 2ème hymne national…Quels seraient nos Aïds sans Abdelrim Dali !
ya mhal el joudi(يا محل الجودِ)
من نظم سيدي الاخضر بن خلوف
1
يا محل الجودِ بالمنّ و العطا * يا حديث لساني فالليل و النهار
يا مسلّكني من الاوعار و الوطا * يا مئنّسني فالمعمور و القفار
لا تواخدني بعد العمد و الخطا * لا تروّع قلبي و جوارحي بنار
لا تعذّب روحي و جوارحي بنار
2
يا إلاهي بِكَ حولي و قوّتي * بك حراكتي و الضّرك و السكون
منّك خايف مطرود وليك منعتي * من هرب لخلافك ما تمّنعه حصون
جلّ وعظم من كل ذنوب زلّتي * رحّمتك واسيعة من كل ما يكون
نفسي الأمّارة بالسوء قانطة * يا منزّل غيثك من بعد الاعتصار
زايري و حبيبي و سيدي بطا * ما تنام اعياني لن ننظره جهار
3
يا إلاهي ما لي من نرتجا سِواك *يا قديم و باقي حيّ الاّ تزول
يا طبيب الراقي المعتل من هواك * رقية المغفرة و العمل و القبول
إذا انعمت عليا و شربت من دواك * تغتسل ابداني من علّتي غسول
يا إلاه ارزقني غسلة مرهطة * اشفي عليلي بالذكر و شكر و اعتبار
يا إلاه ارزقني توبة ملقطة * صبر و يقين و ذكر و شكر و افتِخار
4
لا إلاه الاّ الله كلمة مفضّلة * يا عظيم الجودِ جعلنا من أهلها
فالحياة استرنا يا دافع البلا * فالممات ارحمنا بِجاه فضلها
كل من يعصي ما ينقص بخردلة * و لا يزيد الطاعة فالملك مثلها
ما يضرّك منعه و لا ينفعك عطا * ما يصودك همّ و لا يلحقك غيار
ما تراك اعيان و لا يحجّبك غطا * و من سواد اللّيل لا يكشفك نهار
1
يا محل الجودِ بالمنّ و العطا * يا حديث لساني فالليل و النهار
يا مسلّكني من الاوعار و الوطا * يا مئنّسني فالمعمور و القفار
لا تواخدني بعد العمد و الخطا * لا تروّع قلبي و جوارحي بنار
لا تعذّب روحي و جوارحي بنار
2
يا إلاهي بِكَ حولي و قوّتي * بك حراكتي و الضّرك و السكون
منّك خايف مطرود وليك منعتي * من هرب لخلافك ما تمّنعه حصون
جلّ وعظم من كل ذنوب زلّتي * رحّمتك واسيعة من كل ما يكون
نفسي الأمّارة بالسوء قانطة * يا منزّل غيثك من بعد الاعتصار
زايري و حبيبي و سيدي بطا * ما تنام اعياني لن ننظره جهار
3
يا إلاهي ما لي من نرتجا سِواك *يا قديم و باقي حيّ الاّ تزول
يا طبيب الراقي المعتل من هواك * رقية المغفرة و العمل و القبول
إذا انعمت عليا و شربت من دواك * تغتسل ابداني من علّتي غسول
يا إلاه ارزقني غسلة مرهطة * اشفي عليلي بالذكر و شكر و اعتبار
يا إلاه ارزقني توبة ملقطة * صبر و يقين و ذكر و شكر و افتِخار
4
لا إلاه الاّ الله كلمة مفضّلة * يا عظيم الجودِ جعلنا من أهلها
فالحياة استرنا يا دافع البلا * فالممات ارحمنا بِجاه فضلها
كل من يعصي ما ينقص بخردلة * و لا يزيد الطاعة فالملك مثلها
ما يضرّك منعه و لا ينفعك عطا * ما يصودك همّ و لا يلحقك غيار
ما تراك اعيان و لا يحجّبك غطا * و من سواد اللّيل لا يكشفك نهار
cheikh el nador
NADOR Mustapha (1874-1926).- Précurseur du genre Chaâbi.
Originaire
d'Ouled Bellemou à Lakhdaria (Bouira), Mustapha Saïdji, plus connu sous
le nom de Mustapha Nador, est né à Bouzaréah le 3 avril 1874. Ses
premiers pas dans l'art musical remontent au début du siécle. Versé
dans le mdih religieux, il avait côtoyé les plus célèbres chanteurs de
son époque, Selon les historiens de la musique, il serait le premier à
avoir introduit en Algérie le chant typiquement maghrébin avant que ce
chant n'évolue et devienne le chaâbi que nous connaissons, Il n'aimait
pas les chants profanes et refusait de faire des enregistrements sur
disques. Ayant séjourné pendant trois ans au Maroc durant la Première
Guerre mondiale, il en rapporta plusieurs qaca'id du genre maghrébin
qu'il se mit à adapter, travaillant le style et l'expression au prix de
gros efforts mais aussi d'une grande passion.
Avant son départ
pour le Maroc il était l'élève de Si Abderrahmane El-Meddah, Cheikh El
- Hadra de Sidi Abderrahmane Ethâalibi. Mais déjà sur la scène
artistique, on avait outre Cheikh Kouider Bensmaïl qui jouait au def
dans un orchestre composé seulement de deux flûtistes, le Cheikh
Mustapha Driouche, qui dirigeait un orchestre composé entre autres de
Hassen El-Kerraï au violon et de Hadj Abdelkader qui aurait été le
premier cithariste algérien. Ayant enrichi son répertoire grâce aux
poésies de Mohamed Bensmaïl, père de Cheikh Kouider, il forma dans les
années 20, plusieurs orchestres essentiellement composés d'instruments
à corde au rythme du tambourin. A cette époque la darbouka y est exclue
et ne fut introduite de manière "officielle'' qu'à partir de 1926,
après la mort de Nador, par son jeune élève M'Hamed El-Anka. Son
"concurent" de l'époque était cheikh Saîd Derres. Il mourut à Cherchell
le 19 mai 1926.
source : webchaabi
le qanoun (cithar)
Le
qanoun est une cithare sur table ; il a 72 à 75 cordes de boyau ou de
nylon, groupées par trois, accordées selon la gamme diatonique, chaque
groupe de 3 cordes accordé à l'unisson, donnant ainsi en tout 24 sons
différents. L'instrument a la forme d'un trapèze rectangle, et son
chevalet repose sur une peau. Il est chromatique grâce à de petits
sillets basculants, et se joue par pincement, à l'aide de deux
médiators en corne fixés à chaque index par une bague de métal. Le
kanoun se tient horizontalement posé sur les genoux croisés. Cet
instrument tient, auprès de l'oud et du kemenche, une place importante
dans la musique traditionnelle arménienne. Il est généralement joué par
des femmes, plus rarement par des hommes, contrairement aux autres pays
orientaux. Instrument soliste et d'accompagnement, le joueur pince les
cordes de sa main gauche avec un léger retard sur la main droite, de
façon à créer une mélodie hétérophone et syncopée à une octave d'écart.
samedi 1 septembre 2007
banjo tenor
Le banjo ténor dérive du « plectrum banjo » accordé do2, sol2, si2, ré3, lui-même dérivé —comme l'accord en atteste— de son frère à 5 cordes.
Le banjo ténor ne compte que 4 cordes, accordées do2, sol2, ré3, la3 comme le (violon) alto. On trouve également l'accord sol, ré, la, mi, soit une quinte plus haut (comme le violon) dans le cas du banjoline —de la taille d'une mandoline—, soit une quarte plus bas.
On joue de ce banjo avec un plectre, comme la mandoline.
Cet instrument a été —et est toujours— utilisé d'une part comme accompagnateur dans le style de jazz appelé « New Orleans », et d'autre part, plus récemment, comme soliste dans la musique traditionnelle irlandaise.
laghzal fatma(الغزال فاطمة)
استخبار
ارحمي يا راحة لعقل ترحامي
......................................من جفاك طال سقامي
كيف نبقى حاير وانت مسليا
.......................................روفي يا لغزال فاطمة
امولاتي والحب والهوى والعشق ونار الغرام
......................من حالت الصبا فعضايا قاموا
كل واحد دار مقامو فمهجتي وضحى بحسامو مع سهامو
يطعن ويزيد بالجراح عدامي....... في غراد هذ الدامي
غير ملكت عقلي بجمالها وغلقت عنوة باب المراحمة
امولاتي ما كان هكذا ظني يا بنت الكرام
تعدبي بغير سباب غلامك....بعدما قبلت قدامك
بالقهر رعيت دمامك من غرامك
ضاعت بجفاك الطويل ايامي...يا غرايبي وهيامي
لاش عاقبتني بالظلم بعدما طعتك وانتنا الظالمة
امولاتي شوفي بعين المحنة في هذ الغلام
افاطما انت بالحال سليمة وحالتي بجفاك سقيمة
كيف نبقى منسي ديما بلا جريمة
واش انت اليوم سمعك صامي .....جاوبي جواب كلامي
بغيتك تصفي ذاك القلب لاين انا عبدك وانت الحاكمة
امولاتي افاطما تحييني غير بالكلام
ما جا رسول ما قلتيلي كلمة ....واش ما في قلبك رحمة
يا لي صلتي بالحكمة وحبك ما...في وسط القلب زاد نار ضرامي
بردي الصهد الحامي....بالوصال والمصال لي فشفتك ديك العذبية الناسمة
امولاتي امتى نشوف قدك يتمايس كعلام
منو الياس والريحان تعلم....الشعرغسيق مظلم
كغراب عليه مرصم وضيا عم
يلوح من الجبين نورو سامي...به كيزول غتامي
والحجواجب نونين معرقين لشفار بغير مدام نايمة
امولاتي عينيك زوج كيسان من عتيق المدام
من ذاق منهوم شي يصبح هايم ...والعطر فلخد مناعم
ورد عكري تحت صوارم فاح ناسم
والمعطس طير طار به منامي...بين الورود نسامي
والسنان احسن من حب الغمام...والجيد غزال خشى من الرما
امولاتي وانا دخيل جيدك جودي لي بالمرام
روض الرضا يفوح علي بنسيم...ساعة نرا وجهك الوسيم
افاطما قبلي عبد خديم قالت الريم
قبلتك طول الحياة غلامي
لا تظن تبقى ظامي جق نهدي حتى نهدي كيوس فحضرتك تطفي حرقة الظما
امولاتي خدي نفرشو بالشوق لدوك القدام
ونقولك افاطمة زطمي ....يا لي داوتي جسمي
امري بالعز وحكمي ولا تحشمي
ونشوفك يا الباهية قدامي ..الرقيب بصرو عامي
والحسود فغفلة وانا معاك تحتخيام الليل لمخيمة
جات الميلاف راية الهشامي ....ناوية تزور رصامي
تلحفت بثياب رفيعة وجات تتمايل كلياسة الناعمة
منين نظرت زينها بنيامي ...قلت من صميم غرامي
كان هذي يقضة ولا منام عهدي بالشمس قبيل فالسما
الساعة لاح نورها فرصامي ...كصورة الادامي
والخليلة تضحك حتى تطيح وتقول انا لغزال فاطمة
شكيت لها بلعتي وهيامي...هيبتي فجل مقامي
قلت لها حالي وسلمت ليلتيهي بلي كان عالمة
سال بريق الرحيق يا لوامي والنوامس والخوامي
غير حزت وقبلت ولا فعلت ما تصبح النفس به نادمة
هاك راوي رقايقي ونظامي ...فيق الحرير الشامي
هاك فن قليل مثيلو فجيلنا فاق بالبلاغة التامة
لاهل التسليم تنهيب سلامي واسمي فطرز ختامي
قول قال ادريس بن علي المالكي سلبتني الغزال فاطمة
دريس بن علي المالكي editeur
ارحمي يا راحة لعقل ترحامي
......................................من جفاك طال سقامي
كيف نبقى حاير وانت مسليا
.......................................روفي يا لغزال فاطمة
امولاتي والحب والهوى والعشق ونار الغرام
......................من حالت الصبا فعضايا قاموا
كل واحد دار مقامو فمهجتي وضحى بحسامو مع سهامو
يطعن ويزيد بالجراح عدامي....... في غراد هذ الدامي
غير ملكت عقلي بجمالها وغلقت عنوة باب المراحمة
امولاتي ما كان هكذا ظني يا بنت الكرام
تعدبي بغير سباب غلامك....بعدما قبلت قدامك
بالقهر رعيت دمامك من غرامك
ضاعت بجفاك الطويل ايامي...يا غرايبي وهيامي
لاش عاقبتني بالظلم بعدما طعتك وانتنا الظالمة
امولاتي شوفي بعين المحنة في هذ الغلام
افاطما انت بالحال سليمة وحالتي بجفاك سقيمة
كيف نبقى منسي ديما بلا جريمة
واش انت اليوم سمعك صامي .....جاوبي جواب كلامي
بغيتك تصفي ذاك القلب لاين انا عبدك وانت الحاكمة
امولاتي افاطما تحييني غير بالكلام
ما جا رسول ما قلتيلي كلمة ....واش ما في قلبك رحمة
يا لي صلتي بالحكمة وحبك ما...في وسط القلب زاد نار ضرامي
بردي الصهد الحامي....بالوصال والمصال لي فشفتك ديك العذبية الناسمة
امولاتي امتى نشوف قدك يتمايس كعلام
منو الياس والريحان تعلم....الشعرغسيق مظلم
كغراب عليه مرصم وضيا عم
يلوح من الجبين نورو سامي...به كيزول غتامي
والحجواجب نونين معرقين لشفار بغير مدام نايمة
امولاتي عينيك زوج كيسان من عتيق المدام
من ذاق منهوم شي يصبح هايم ...والعطر فلخد مناعم
ورد عكري تحت صوارم فاح ناسم
والمعطس طير طار به منامي...بين الورود نسامي
والسنان احسن من حب الغمام...والجيد غزال خشى من الرما
امولاتي وانا دخيل جيدك جودي لي بالمرام
روض الرضا يفوح علي بنسيم...ساعة نرا وجهك الوسيم
افاطما قبلي عبد خديم قالت الريم
قبلتك طول الحياة غلامي
لا تظن تبقى ظامي جق نهدي حتى نهدي كيوس فحضرتك تطفي حرقة الظما
امولاتي خدي نفرشو بالشوق لدوك القدام
ونقولك افاطمة زطمي ....يا لي داوتي جسمي
امري بالعز وحكمي ولا تحشمي
ونشوفك يا الباهية قدامي ..الرقيب بصرو عامي
والحسود فغفلة وانا معاك تحتخيام الليل لمخيمة
جات الميلاف راية الهشامي ....ناوية تزور رصامي
تلحفت بثياب رفيعة وجات تتمايل كلياسة الناعمة
منين نظرت زينها بنيامي ...قلت من صميم غرامي
كان هذي يقضة ولا منام عهدي بالشمس قبيل فالسما
الساعة لاح نورها فرصامي ...كصورة الادامي
والخليلة تضحك حتى تطيح وتقول انا لغزال فاطمة
شكيت لها بلعتي وهيامي...هيبتي فجل مقامي
قلت لها حالي وسلمت ليلتيهي بلي كان عالمة
سال بريق الرحيق يا لوامي والنوامس والخوامي
غير حزت وقبلت ولا فعلت ما تصبح النفس به نادمة
هاك راوي رقايقي ونظامي ...فيق الحرير الشامي
هاك فن قليل مثيلو فجيلنا فاق بالبلاغة التامة
لاهل التسليم تنهيب سلامي واسمي فطرز ختامي
قول قال ادريس بن علي المالكي سلبتني الغزال فاطمة
دريس بن علي المالكي editeur
papou allah yarhmou(percusioniste)
Né en 1946 à la Casbah, il commence à s'initier à la musique populaire à la fin des années 50 et se fixe sur son instrument de choix. Il fréquente alors l'école d'El Djamilia de son quartier natal et l'école coranique El Fatah. Parallèlement, il se rend à la salle d'art dramatique où il rencontre des artistes qui deviendront célèbres comme Krikèche, Lamari et Rahma Boualem. Il se fait remarquer par Alilou, le " drabki du châabi ", qui le prend sous son aile et lui enseigne les secrets du métier. Abdelhamid Ababsa affinera ses connaissances. Papou ne tarde pas à devenir très sollicité par les orchestres de châabi et c'est ainsi qu'il part en tournée en France, à la fin des années 60, avec Akli Yahiatène et Kamel Hammadi. De retour au pays, il se produit avec Salah Sâadaoui, Hanifa, Taleb Rabeh, Cherif Khaddam… Grâce à ses efforts et à son talent, Papou finit par acquérir la solide réputation d'un drabki incontournable et irremplaçable.
Il est le plus connu, après Alilou. Il fait partie de l'orchestre de l'ENTV et ses apparitions sur le petit écran sont quasi quotidiennes. Les téléspectateurs ne connaissent peut-être pas tous son nom, mais ils auront sans doute remarqué le bonhomme aux lunettes qui manipule avec dextérité la derbouka. C'est à Papou que l'on doit le cycle des hommages à nos illustres artistes, aussi bien ceux décédés que ceux âgés et qui risquaient, par conséquent, d'être ravis de la scène culturelle avant qu'ils aient bénéficié des égards qui leur sont dus. Le premier à avoir été honoré fut Dahmane El Harrachi. Suivirent Alalou, Chérifa et d'autres.
Il est le plus connu, après Alilou. Il fait partie de l'orchestre de l'ENTV et ses apparitions sur le petit écran sont quasi quotidiennes. Les téléspectateurs ne connaissent peut-être pas tous son nom, mais ils auront sans doute remarqué le bonhomme aux lunettes qui manipule avec dextérité la derbouka. C'est à Papou que l'on doit le cycle des hommages à nos illustres artistes, aussi bien ceux décédés que ceux âgés et qui risquaient, par conséquent, d'être ravis de la scène culturelle avant qu'ils aient bénéficié des égards qui leur sont dus. Le premier à avoir été honoré fut Dahmane El Harrachi. Suivirent Alalou, Chérifa et d'autres. Quand vint le tour d'El Anka, un responsable du comité des fêtes du GGA avait provoqué une polémique en voulant organiser l'hommage sous la direction de l'orchestre de ce comité et " récupérer " ainsi le nom du célèbre artiste. Le concert eut lieu sous la direction de Papou, devenu, dès 1992, chef d'orchestre d'El Djawhara, un nom qu'il reprit d'un ancien orchestre. En nous racontant cet épisode, Papou ne peut s'empêcher de lâcher : " c'est nous qui avions gagné ! ", avant de nous signifier, d'un geste de la main, son épuisement. Papou refuse de divulguer le nom de ce responsable et se contentera de regretter que l'on se serve de l'art pour faire de la politique. Quand la maladie l'a assailli, Papou était en train de préparer l'hommage à une autre figure de proue de la chanson algéroise, Fadhila Dziria. Le sort en a décidé autrement et est arrivé à bout de son ardeur pour l'art, témoignent son épouse et ses amis. " Il ne s'arrêtait jamais de travailler et répondait toujours présent dès qu'on le sollicitait. Il a donné toute sa vie à la musique, abandonnant sa famille pour elle. Je me rappelle lorsque l'un des musiciens était défaillant dans un concert, ça le mettait dans un tel état de nervosité ", déclare son épouse, qui se souvient aussi de la fièvre qui avait pris son mari au retour d'une tournée à Ghardaïa en 1997. " C'est à partir de là que sa santé a pris un coup et qu'il a commencé à décliner ! " en dépit de cela, il n'a pas pris congé de son milieu. La visite de ses amis lui a permis de maintenir le contact. Chérif Kortbi, Boualem Chaker et Mohamed Adjaïmi étaient à son chevet le jour de notre visite. Le chef d'orchestre qui a travaillé avec Papou depuis 1953 a du mal à parler de lui. " Il a travaillé avec les plus grands chanteurs : El-Harrachi, El Anka, Amar Ezzahi, Nora, Saloua, Ababsa…" Sur scène, Papou est dans son élément, il est heureux. Il improvise même. Il est réputé pour être très généreux et serviable. Quand les virements tardaient, il lui arrivait de payer de sa poche les musiciens qui étaient pères de famille. Il donnait sa chance à tout jeune qui voulait se lancer dans le chant. Plusieurs chanteurs de châabi lui doivent son soutien. Papou confirme, mais se refuse à citer des noms. Un responsable de la radio le gratifiera du sobriquet " Abou El Massakine " (le père des pauvres). Dès l'indépendance, il a pris part aux galas de bienfaisance, dont celui animé en 1962, à Beni Messous même. Quand son épouse parlait de lui, il l'arrêtait dès qu'elle évoquait un service rendu à quelqu'un. En plus de la derbouka, Papou avait deux autres passions : l'USMA et son fils cadet, Mohamed Lamine, âgé de 11 ans, qui a hérité du don de son père. L'ultime souhait de Papou ? " Que notre culture soit au moins au même niveau que celle des autres pays arabes ! "
ben msayeb poète chaabi
Abou Abdillah Mohamed Ben’Ahmed Ben’Msayeb est né vers la fin du 17ème siècle à Tlemcen. Sa famille originaire d’Andalousie s’était installée à Tlemcen après la chute de Grenade, dernier royaume musulman d’Espagne.
A Tlemcen, le jeune Mohamed apprend à lire et à écrire à l’école coranique. Il apprend également le Coran, la grammaire et le fiq’h. Mais, ses études ne durent pas longtemps parce qu’il doit travailler pour aider sa famille.
Il intègre un atelier de tissage où il apprend à composer avec les fils et les couleurs, avant de composer des vers et des musiques. La poésie qui le rendra célèbre par la suite, commence avec Aicha. Une jeune fille qui venait souvent à l’atelier où il travaillait. Il tombe amoureux de Aicha à qui il écrit de nombreux poèmes. Il brave tous les interdits sociaux de l’époque, et il écrit des poèmes d’amour à la jeune fille qu’il désigne de son nom. Il dit :
Soltane el’hob ett’gha w’djar ânni b’djich kathrat fel hob techwachi
Men Aicha la îcha wa la fi dhanni n’îch rani bel hedjra rachi
Ceci lui vaut la haine de la famille de Aicha qui d’après le poète ne veut pas de lui à cause de sa pauvreté. Il nous l’apprend dans un de ses poèmes, lorsqu’il dit :
Men la ândou flous meskine b’hali yebqua bin’houm dhlil
Welli ândou flouss fel’mquam elâli soltane ou ttaleq essbil
La famille de la jeune fille va se plaindre aux autorités. Et Benmsayeb est alors pourchassé et doit fuir au Maroc. Mais, il semblerait que ce ne soit pas la seule raison de sa fuite.
A son époque, vers la fin du 17ème siècle, Tlemcen était le centre d’affrontements continus entre les Deys ottomans et les souverains du Maroc. Le Maroc qui restait indépendant de l’autorité ottomane mais qui, néanmoins, ne désespérait pas de récupérer le Maghreb. Le Maghreb des Almohades ou du moins, des Mérinides.
Le poète Benmsayeb prend position pour les souverains du Maroc dans plusieurs poèmes, où il pleure la beauté et la gloire de la ville de Tlemcen tombée aux mains des ottomans. Il dit :
Kanet blad ya hasret’ha mettbouâ bel’lbass wel’hemma
Mlouk ârfa quimet’ha B’ni M’rin ahl el’hikma
Hazet m’â la’ârab ând el’omam chan w’hemma
Rdjal çayla b’neçret’ha y’ândou bttal ellema
C’est apparemment cette prise de position qui l’oblige à fuir Tlemcen vers le Maroc où il demeure pendant quelques années. Et c’est à partir de cette époque que le poète change complètement de registre. Il ne chante plus l’amour profane mais plutôt l’amour divin. Tous ses poèmes ne seront plus consacrés alors qu’à l’invocation de la clémence de Dieu et à l’éloge du prophète.
Il avait entrepris à partir du Maroc un long voyage à travers le Maghrib et le Machriq pour accomplir son pèlerinage à la Mekke. C’est de ce voyage et de ce pèlerinage que vient le changement. Il ne composera plus que des vers pour implorer la miséricorde divine car il regrette ses années passées et sa jeunesse perdue.
Ilik nechki b’amri ya l’wahdani Ya krim nettolbek taâfou âliya
La t’hassebni ân ma fat fi zmani ilik netwessel ya Mohamed ya bou rquiya
Lilet nemssi wahdi khoft fi kfani ya lttif elttof ya rahmane biya
Benmsayeb va tenter d’expier ses fautes en accomplissant lui-même une opération de nettoyage dans son répertoire. Il écrit alors et pour chacun de ses poèmes profanes, un poème semblable mais, religieux, composé selon la même métrique que le premier. C’est ainsi que son répertoire dépasse plus de 2000 poèmes.
Il atteint un degré de ferveur et de piété proche du soufisme. Ce qui lui vaut la reconnaissance populaire et la clémence des autorités ottomanes qui l’autorisent à revenir à Tlemcen après de longues années d’exil.
Et c’est à Tlemcen qu’il décède vers 1768. Il est enterré alors près du mausolée du Cheikh Snoussi.
A Tlemcen, le jeune Mohamed apprend à lire et à écrire à l’école coranique. Il apprend également le Coran, la grammaire et le fiq’h. Mais, ses études ne durent pas longtemps parce qu’il doit travailler pour aider sa famille.
Il intègre un atelier de tissage où il apprend à composer avec les fils et les couleurs, avant de composer des vers et des musiques. La poésie qui le rendra célèbre par la suite, commence avec Aicha. Une jeune fille qui venait souvent à l’atelier où il travaillait. Il tombe amoureux de Aicha à qui il écrit de nombreux poèmes. Il brave tous les interdits sociaux de l’époque, et il écrit des poèmes d’amour à la jeune fille qu’il désigne de son nom. Il dit :
Soltane el’hob ett’gha w’djar ânni b’djich kathrat fel hob techwachi
Men Aicha la îcha wa la fi dhanni n’îch rani bel hedjra rachi
Ceci lui vaut la haine de la famille de Aicha qui d’après le poète ne veut pas de lui à cause de sa pauvreté. Il nous l’apprend dans un de ses poèmes, lorsqu’il dit :
Men la ândou flous meskine b’hali yebqua bin’houm dhlil
Welli ândou flouss fel’mquam elâli soltane ou ttaleq essbil
La famille de la jeune fille va se plaindre aux autorités. Et Benmsayeb est alors pourchassé et doit fuir au Maroc. Mais, il semblerait que ce ne soit pas la seule raison de sa fuite.
A son époque, vers la fin du 17ème siècle, Tlemcen était le centre d’affrontements continus entre les Deys ottomans et les souverains du Maroc. Le Maroc qui restait indépendant de l’autorité ottomane mais qui, néanmoins, ne désespérait pas de récupérer le Maghreb. Le Maghreb des Almohades ou du moins, des Mérinides.
Le poète Benmsayeb prend position pour les souverains du Maroc dans plusieurs poèmes, où il pleure la beauté et la gloire de la ville de Tlemcen tombée aux mains des ottomans. Il dit :
Kanet blad ya hasret’ha mettbouâ bel’lbass wel’hemma
Mlouk ârfa quimet’ha B’ni M’rin ahl el’hikma
Hazet m’â la’ârab ând el’omam chan w’hemma
Rdjal çayla b’neçret’ha y’ândou bttal ellema
C’est apparemment cette prise de position qui l’oblige à fuir Tlemcen vers le Maroc où il demeure pendant quelques années. Et c’est à partir de cette époque que le poète change complètement de registre. Il ne chante plus l’amour profane mais plutôt l’amour divin. Tous ses poèmes ne seront plus consacrés alors qu’à l’invocation de la clémence de Dieu et à l’éloge du prophète.
Il avait entrepris à partir du Maroc un long voyage à travers le Maghrib et le Machriq pour accomplir son pèlerinage à la Mekke. C’est de ce voyage et de ce pèlerinage que vient le changement. Il ne composera plus que des vers pour implorer la miséricorde divine car il regrette ses années passées et sa jeunesse perdue.
Ilik nechki b’amri ya l’wahdani Ya krim nettolbek taâfou âliya
La t’hassebni ân ma fat fi zmani ilik netwessel ya Mohamed ya bou rquiya
Lilet nemssi wahdi khoft fi kfani ya lttif elttof ya rahmane biya
Benmsayeb va tenter d’expier ses fautes en accomplissant lui-même une opération de nettoyage dans son répertoire. Il écrit alors et pour chacun de ses poèmes profanes, un poème semblable mais, religieux, composé selon la même métrique que le premier. C’est ainsi que son répertoire dépasse plus de 2000 poèmes.
Il atteint un degré de ferveur et de piété proche du soufisme. Ce qui lui vaut la reconnaissance populaire et la clémence des autorités ottomanes qui l’autorisent à revenir à Tlemcen après de longues années d’exil.
Et c’est à Tlemcen qu’il décède vers 1768. Il est enterré alors près du mausolée du Cheikh Snoussi.
Maâzouz BOUADJADJ
BOUADJADJ Maâzouz (né en 1935) - Brillant interprète de chaâbi..
Né le l6 janvier 1935 à Mostaganem. Aîné de neuf enfants, fils de M'hamed, un petit commerçant il fera ses études primaires à l'école Condorcet avant d'obtenir, en 1948, son certificat d'études. A huit ans, il découvre, sur les genoux de son père, les joies qui entouraient les orchestres les soirs de mariages. C'est de cet âge que datera son goût pour la musique, le chant et son admiration pour les cheikhs de l'é poque, comme Belkacem Ould Said et Abderrahmane Benaissa, dont il sera plus tard l'élève. A quatorze ans, il se met à apprendre à Jouer de la flûte que son oncle paternel Mekki, tourneur à Paris chez Renault, fabriquait à partir de tubes de fer.
Il rentre, en 1948: comme commis à la pharmacie Viale avec un contrat d'apprentissage de trois années pour devenir préparateur en pharmacie. Métier qu'il exercera jusqu'en 1964, A dix-sept ans, il crée un petit orchestre pour animer les mariages, avec les musiciens Hamou Bensmaïn, Kaïd Benhenda et Bensabeur Belmoulouka, En 1956, il rejoint la grande troupe d'El Masrah, dirigée par Abdelkader Benaissa, un enseignant. Il y a là, Ould Abderrahmane Kaki, dramaturge et metteur en scène, le chanteur et musicien Mohamed Tahar et le comique Ahmed Benaceur. Héritier d'une tradition inaugurée par le Cercle du Croissant et l'Association culturelle Es- Syidia, et ce depuis plusieurs décennies, cette troupe se produisait à travers tout le pays, notamment lors des saisons artistiques des opéras d'Oran et d'Alger. Offrant des spectacles de musique et de théâtre, elle avait aussi parfois comme têtes d'affiche cheikh Hamada et cheikha Remiti. En 1961, Bouadjadj est arrété pour ses activités militantes au sein du FLN et interné dans les camps de Aïn Tedelès et Sidi Ali, dans la région de Mostaganem. A l'indépendance, il fonde son orchestre chaâbi avec Abdelkader et Belyajin Belahouel, Djilali Benkaabouche et Medjoub Benkheira. En 1964, il fait une tournée en Europe avec la troupe de Ould Abderrahmane Kaki pour lequel il conmpose les musiques de avaut théâtre et Afrique An 1.
A seize ans, l'adolescent Bouadjadj chantera sa première Qacida, celle d'El Achiqa du cheikh El Mekki El Fassi que lui confiera, pour le mettre à l'épreuve, le Cheikh Abderrahmane relaissa. Ce dernier? qui vivait dans le quartier populaire de Tidjitt, interprète de chaâbi, de hawzi et de m'gharbi, était souvent sollicité, pour des textes, par les cheikhs El-Anka, Hadj M'Rizek et Hadj Ménouer. Bouadjadj, qui a vécu également à Tidjitt au quartier de la Carrière, fréquentait aussi les cheikhs Menouer Ould Yekhlef, un ami de Hamada, Ali Benkoula, Tidjini Berrezam et le cheikh Lazoughli qui fut également musicien du cheikh Belkacem Ould Said. Une grande rencontre va marquer sa vie et son art. Celle avec le cheikh Hamada qu'il fréquentera assidûment à partir de l 964. Attentif, perspicace, encourageant? Hamada 1ui corrigera et lui expliquera le sens parfois caché d'un mot, d'un vers, d'une qasida. L'interprète qui a dans son répertoire près de 250 chansons. enregistrera son premier disque en 1974, un 33 tours, avec deux superbes textes Aïd El-Kebir de Bentriki et Ya Saki du cheikh Ben slimane et trois cassettes. Admirateur de Hadj M'hamed El- Anka, Hadj Menouer, H'Sissen et Khelifa Belkacem, Bouadjadj fait partie de la génération des Amar Lachab, Boudjemaa El-Ankis, Hassen Said, l'Mimi, Garami, Rachid Douki et Guerrouabi. Il a su élaborer son propre style, sa propre fàçon de faire qui consacre, avec ses succès, son travail, son art. Il se distingue ainsi avec des titres comme El Meknassia et Taoussoul de hadj Kaddour EI-Alami, Madoumch El Hakma Li makrache Hrouf El Bali de cheikh Benali Ould R'Zine, Narak ya Welfi de Ghanem El-Fassi. Joueur invétéré de mendole, amateur de lecture, de musique classique et d'andalou (Dahmane Benachour et cheikh Belhocine), il s'applique à élaborer des compositions musicales qui mettent en valeur la richesse, les subtilités, les finesses des poèmes. Ce préparateur en pharmacie, doté d 'une mémoire prodigieuse, respecte l'authenticiter, l'orginalité qui fait la force d'un texte. Bouadjadj se défie de toute "modernisation'' de ce genre. A partir de 1971, animateur culturel à la SN Sempac. Il s'installe à partir de 1976 à Oran, le futur quartier général du rai
el ouecham(الوشام)
يا الوشام دخيل عليــــك *** كن حاذر فاهم نوصيك
اخفض والخفض يواتيك *** منيتي بالك تاذها
يا الوشام
أعمل كتاب من عشر ميا *** من العرب ونجوع قويا
والعساكر الكليــــــــــــا *** جابها الباي وجابها
يا الوشام
أعمل ألف ألف زناد *** والعساكر حتى القياد
الطبول ترعد ترعاد *** والخيول تشالي بها
يا الوشام
أعمل البا بهجة الأسرار *** القيب معدل والديار
شيد البنيان والأســــوار *** اعمل العسة تحضيها
يا الوشام
أعمل التا تاج مرصع *** بالكواكب نوره يسطع
الشمس والقمر يتبـــع *** بين الأيام ولياليها
يا الوشام
أعمل الثا ثيث في الأوشام *** فايت الزنجي يكون ظلام
طايح للورا والقــــــــــدام *** مايل مخبل كاسيها
يا الوشام
أعمل الجيم مجمع الزين *** الغُرَّا والحاجب والعين
والبياض الناصح مسكين *** طابع حمورة خدها
يا الوشام
أعمل الحا حلة وحلي *** غير من تحَّوِف مولى علي
يسعد من يبات مسلــي *** عندها وتعرس بها
يا الوشام
أعمل الخا خال مـــورد *** عنبري فوق بياض الخد
كل من شافه وقت الصد *** خاف من لحظة عينيها
يا الوشام
أعمل الدال دلال بهيــج *** كأنه ياقوت يوهج وهيج
فوق التيت مخلج تخليج *** طابع مناقش وذنيها
يا الوشام
أعمل الذال من ذال العز *** كل من جاه منه ينهز
جند الروم وبــــــــــــرز *** خاف من العدو يديها
يا الوشام
أعمل الرا رمز المحبوب *** واجمع الطالب والمطلوب
عمر الجدول بالمقلـــوب *** كل شي را اسمه فيها
يا الوشام
أعمل الزين زهرة الأغصان *** في العلالي من البعد تبان
والطيور تحنن تحنــــــــــان *** كل بلبل جا من جيها
يا الوشام
أعمل الطا طير في الأدواح *** بين الأغصان يصيح صياح
المخمر بكيوس الــــــــراح *** بيها النفس يسليها
يا الوشام
أعمل الظا ظبي التصبيـح *** بيه يتونس كل مليح
طار ورباب والعود فصيح *** والكياتر بين يديها
يا الوشام
أعمل الكاف كتاب عجيب *** شغل سلطان حكيم لبيب
كل شي جابه بالترتيــــب *** جاب تفسير معانيها
يا الوشام
أعمل اللام لمن يقـــــراه *** اكتم السر وافهم معناه
شاين ما يطلب من مولاه *** حاجته يبغي يقضيها
يا الوشام
أعمل الميم مياه تفـور *** بالجنينة دور السور
أعمل منازه يا مغرور *** للريام تقصر فيها
يا الوشام
أعمل النون نوار ظريف *** في الربيع مصنف تصنيف
قبل أن يدخل حر الصيف *** جاها النطح وجا ليها
يا الوشام
أعمل الصاد أصحاب اللهو *** وانطرب معهم بالزهو
أركب سفاين بحر السهــــو *** وسطها والداير بها
يا الوشام
أعمل الضاد ضيا العينين *** حد ما يوصلها في الزين
شمي وقمر وبدور آخرين *** شارقين على خديها
يا الوشام
أعمل الغين غرفة من عاج *** سقفها والطيقان زجاج
باهيا كالبدر الوهــــــــــاج *** ءاش يجمع شملي فيها
يا الوشام
أعمل الفا فراش أهل الجود *** فوق منزه عالي مرفود
الشمع في الحسكة موقـــود *** والخيال يميل عليها
يا الوشام
أعمل القاف قمر ونجوم *** والبها في الجو معلوم
أعمل اللازم والملــزوم *** كل من فات يراعيها
يا الوشام
أعمل السين سما برفاق *** وكل ما يدريوا العشاق
السما وسبع طبـــــــاق *** في أوقات الله يحضيها
يا الوشام
أعمل الشين شهور وأعوام *** ولا تخمم فيهم تخمام
أعمل الليالي والأيـــــــــام *** كل يوم في القصر اجليها
يا الوشام
أعمل الها هيفات مــلاح *** نورهم يضوي كالمصباح
جالسين كل مسا وصباح *** عند من يجمعني بها
يا الوشام
أعمل الواو وكن ظريف *** ركب حروفك للتأليف
بعد الواو اعمل لام أليف *** للظريفة الحلا اهديها
يا الوشام
يا إله اغفر لي ما فات *** أغفر للناظم ذي الأبيات
بعد ميا وألف مضــات *** عام عشرين تكلم بها
يا الوشام
اخفض والخفض يواتيك *** منيتي بالك تاذها
يا الوشام
أعمل كتاب من عشر ميا *** من العرب ونجوع قويا
والعساكر الكليــــــــــــا *** جابها الباي وجابها
يا الوشام
أعمل ألف ألف زناد *** والعساكر حتى القياد
الطبول ترعد ترعاد *** والخيول تشالي بها
يا الوشام
أعمل البا بهجة الأسرار *** القيب معدل والديار
شيد البنيان والأســــوار *** اعمل العسة تحضيها
يا الوشام
أعمل التا تاج مرصع *** بالكواكب نوره يسطع
الشمس والقمر يتبـــع *** بين الأيام ولياليها
يا الوشام
أعمل الثا ثيث في الأوشام *** فايت الزنجي يكون ظلام
طايح للورا والقــــــــــدام *** مايل مخبل كاسيها
يا الوشام
أعمل الجيم مجمع الزين *** الغُرَّا والحاجب والعين
والبياض الناصح مسكين *** طابع حمورة خدها
يا الوشام
أعمل الحا حلة وحلي *** غير من تحَّوِف مولى علي
يسعد من يبات مسلــي *** عندها وتعرس بها
يا الوشام
أعمل الخا خال مـــورد *** عنبري فوق بياض الخد
كل من شافه وقت الصد *** خاف من لحظة عينيها
يا الوشام
أعمل الدال دلال بهيــج *** كأنه ياقوت يوهج وهيج
فوق التيت مخلج تخليج *** طابع مناقش وذنيها
يا الوشام
أعمل الذال من ذال العز *** كل من جاه منه ينهز
جند الروم وبــــــــــــرز *** خاف من العدو يديها
يا الوشام
أعمل الرا رمز المحبوب *** واجمع الطالب والمطلوب
عمر الجدول بالمقلـــوب *** كل شي را اسمه فيها
يا الوشام
أعمل الزين زهرة الأغصان *** في العلالي من البعد تبان
والطيور تحنن تحنــــــــــان *** كل بلبل جا من جيها
يا الوشام
أعمل الطا طير في الأدواح *** بين الأغصان يصيح صياح
المخمر بكيوس الــــــــراح *** بيها النفس يسليها
يا الوشام
أعمل الظا ظبي التصبيـح *** بيه يتونس كل مليح
طار ورباب والعود فصيح *** والكياتر بين يديها
يا الوشام
أعمل الكاف كتاب عجيب *** شغل سلطان حكيم لبيب
كل شي جابه بالترتيــــب *** جاب تفسير معانيها
يا الوشام
أعمل اللام لمن يقـــــراه *** اكتم السر وافهم معناه
شاين ما يطلب من مولاه *** حاجته يبغي يقضيها
يا الوشام
أعمل الميم مياه تفـور *** بالجنينة دور السور
أعمل منازه يا مغرور *** للريام تقصر فيها
يا الوشام
أعمل النون نوار ظريف *** في الربيع مصنف تصنيف
قبل أن يدخل حر الصيف *** جاها النطح وجا ليها
يا الوشام
أعمل الصاد أصحاب اللهو *** وانطرب معهم بالزهو
أركب سفاين بحر السهــــو *** وسطها والداير بها
يا الوشام
أعمل الضاد ضيا العينين *** حد ما يوصلها في الزين
شمي وقمر وبدور آخرين *** شارقين على خديها
يا الوشام
أعمل الغين غرفة من عاج *** سقفها والطيقان زجاج
باهيا كالبدر الوهــــــــــاج *** ءاش يجمع شملي فيها
يا الوشام
أعمل الفا فراش أهل الجود *** فوق منزه عالي مرفود
الشمع في الحسكة موقـــود *** والخيال يميل عليها
يا الوشام
أعمل القاف قمر ونجوم *** والبها في الجو معلوم
أعمل اللازم والملــزوم *** كل من فات يراعيها
يا الوشام
أعمل السين سما برفاق *** وكل ما يدريوا العشاق
السما وسبع طبـــــــاق *** في أوقات الله يحضيها
يا الوشام
أعمل الشين شهور وأعوام *** ولا تخمم فيهم تخمام
أعمل الليالي والأيـــــــــام *** كل يوم في القصر اجليها
يا الوشام
أعمل الها هيفات مــلاح *** نورهم يضوي كالمصباح
جالسين كل مسا وصباح *** عند من يجمعني بها
يا الوشام
أعمل الواو وكن ظريف *** ركب حروفك للتأليف
بعد الواو اعمل لام أليف *** للظريفة الحلا اهديها
يا الوشام
يا إله اغفر لي ما فات *** أغفر للناظم ذي الأبيات
بعد ميا وألف مضــات *** عام عشرين تكلم بها
يا الوشام
Dahmane El Harrachi
Abderrahmane Amrani
mieux connu sous son nom de scène Dahmane El Harrachi, né le 7 juillet 1925, à El-Biar (un quartier d'Alger) est un auteur-compositeur algérien de musique chaâbi. Il composa notamment "Ya Rayah", chanson récemment reprise par le chanteur Rachid Taha. Le parcours artistique du chanteur est empruntée de sa propre expérience de la vie en traduisant dans ses chansons toutes les déclinaisons de l'Immigritude.
Biographie
D'origine chaouie du village de Djellal par son père qui était le muezzin de la Grande Mosquée d'Alger, le chaâbi de Dahmane El Harrachi est puisé du vécu de la société à l’image du barde Kaddour El Alami. Sa voix rocailleuse est chantée avec justesse se prête très bien à son répertoire brossant les thèmes de la nostalgie du pays par la diaspora, les souffrances de l’exil, l’amour du pays et la passion pour sa ville natale. Dahmane El Harrachi émigre en 1949 en France qui lui inspire un grand nombre de ses chansons nostalgiques de son répertoire comme Bahdja beidha mat’houl (ce qui signifie en Français : Bahdjja la blanche qui ne se fâne jamais).
Il décède le 31 août 1980 dans un accident de la circulation.
koulou lyamna(قولو ليمنة)
ا نا لوني صفار من كحلت لشفار ورجع قوتي مرار وقوات اضراري
في قلبي نار شاعلة ترمي الاشرار الليل مع النهار صابر لاضراري
سالت يا حضار حد ما جاني باخبار حتى غواني القيثار شفتو بابصاري
حلفت ولفي وقالت يا عشيق ما نوريلك داري
امير الغرام حرق احشايا وفناني شربلي كسان من سموم ابلاه
حتى حرم قوتي والنوم اجفاني يا ناسي لا طبيب فادنى بدواه
واللي هويتو يا وعدي ما يهواني بدلني بالغير لاحني وراه
قولو ليامنة تهليل العثماني ارئفي بالمعشوق بيك شرع الله
يا مندرى ازور ارسامي ويفجى العقل من تخمامو
هذا شحال طال غرامي وانا بخبها واحكامو
نرى في اليقضة ومنامي مكسوب ليها صرت اغلامو
بلا مقابلة علاش اليوم اشراني دخل على عيبي تحن له وترضاه
وبقيت فوق لوحة ماني عوامي بحر الحب صعيب وعاشقو يلقاه
مول الغرام ديما متعذب فاني كل ما شاف الزين كايهيج بلاه
قولو ليمنة تهليل العثماني رافي بالمعشوق بيك شرع الله
قولو لها يا ضي الماحي من حبها اخلاقي جاحو
نوحت ما نفع تنواحي حتى اشفار عيني طاحو
تارة تصيب عقلي صاحي وتارة تحيج سموم اجراحو
بحر الغرام تغلبت امواتو على القرساني قلب سفون يا فهيم علاه
وبقيت فوق لوحة ماني عوامي بحب الحب صعيب وعاشقو يلقاه
وانا ضحكت منو ماذا بكاني ورالي شيئ لا اطيقو وانراه
قولو ليمنة.تهليل العثماني ارافي بالمعشوق بيك شرع الله
وارتلتها غزال ابراكي مرسولي غدا ليها وسباتو
قرى لها حروف ابياتي طوات الكتاب ورماتو
قالتلو بسوم اسناتي بيا ولا ضفر بحياتو
من هذا النهار ما تجي لعندي لمكاني سير لعندو وابكي انت واياه
ارضيت بالنواح وهطل دمع اعياني كتابي ركمة ودارت ليه اعزاه
بعد الموالفة غير هجرتو بلعاني هذا حال الزين عاشقو يرجاه
قولو ليمنة.تهليل العثماني ارافي بالمعشوق بيك شرع الله
في الحين قلت يا مرسولي كف الملام وارجع ليها
اشقى ولا تكون فضولي لابد حاجتي نقضيها
خبر كي تكون مولي وانا بشارتك نعطيها
ولى لعند ولفي بالخيرة تاني نقر باب الدار صابها ترجاه
لقى دموعها فوق الخد احفاني وكتابي محلول في يدها تقراه
مرسول عاشقي قالت هذا جاني اهلا وعالسلامة انا طايعة نرجاه
قولو ليامنة تهليل العثماني ارافي بالمعشوق بيك شرع الله
قالت يا مرسول احبيبي اعزم بالسلام لعندو
اذا غلطت استر عيبي واعطيه بالجواب يشدو
قولي من جفيت حبيبي غدوا نكون حاضرة عندو
يوم الاثنين هو العاهد يلقاني ونقيملو فرجة على حساب ارضاه
وفات يامنة في عاهدها تاني كل من عندو عشيق راه صاب مناه
وانهي هذه القصيدة بحروف ومعاني
vendredi 31 août 2007
el hadj el hachemi guerouabi (allah yarahmou)
GUEROUABI EL Hachemi (né en 1938 - 2006) - Maître du Chaâbi.
Né le 6 janvier 1938 à El Mouradia (Alger), il grandit à Bélouizdad (ex-Belcourt) où deux passions occupent son temps : le football et la musique. Bon ailier droit, il jouera sa dernière saison en 1951-52, sous les couleurs de la Redoute AC. Au début des années 50, il commença à s'intéresser à la musique et tout particulièrement à El-Anka, M'rizek, H'ssissen, Zerbout et Lachab. Au music hall El Arbi, il se distingue en obtenant deux prix. Grâce à Mahieddine Bachetarzi, il rejoint l'Opéra d'Alger, en 1953 à 1954, ou il chantera Magrounet Lehwahjeb qui fut un suceès. Engagé à l'Opara comme chanteur, il fera aussi de la comédie et jouera dans plusieurs pièces et dans de nombreux sketches dont Dahmane la chaire et Haroun Errachid. Après l'indépendance, il rencontre Mahboub Bati avec lequel il enrichit ses connaissances, se perfectionne et enregistre des chansonnettes..
En 1962 et face à l'invasion des chansons occidentales et égyptiennes, il fallait trouver une place pour le chaâbi auprès des Jeunes. Guerouabi introduit des changements sur le genre et, avec EI barah, il aura beaucoup d'impact. Dans ce courant rénovateur auquel s'opposeront les conservateurs, on trouvera aussi El Ankis et bien entendu le compositeur Mallboub Bati. Toutefois, El harraz et Youm EI Djemaâ ont la préférence de Guerouabi qui excelle d'ailleurs dans le mdih et les nabawiyates. Il effectue un pélerinage à la Mecque en 1987. Guerouabi qui a commencé à taquiner la mandale à l'âge de neuf ans a accumulé un capital immense grâce au contact et au travail assidu auprès de nombreux maîtres du genre. Toutefois son prestige découle du fait qu'il a su apporter sa touche personnelle et broder une variante singulière sur l'étoffe commune qu'est le chaâbi. Il n'a jamais cessé en fait, même pendant les moments difficiles de sa carrière, d'être à la hauteur de sa réputation, qui a largement dépassé les frontières nationales. A son actif, des centaines de compositions, dont des adaptations de poèmes des XVI Iè et Xvlllè siècles. Il en courage son fils Mustapha à le suivre sur le même chemin et chanter en duo avec lui en 1990. Héritier populaire des grands maîtres du genre et figure emblématique de toute une génération, il renoue avec les textes fiévreux et les poésies qui ont fait sa renommée, dès et début des années 50. La voix suave légèrement éraillée, le " rescapé algérois d'une musique qui s'évaporait de plus en plus dans la variété refait, au début des années 90, un retour éblouissant avec un CD sorti chez Sonodisc, en France, Le chaâbi des maîtres. Cithare, piano, tablas, violons, banjos et guitare constituent l'instrumentation d'un répertoire classique revitalisé et toujours distillé en arabe dialectal. avec une diction et une sérénité extraordinaires.
http://www.webchaabi.com/artistes/gueroua.html
boudjemaa el ankis
EL ANKIS Boudjemaâ (né en 1927) - Maître du Chaâbi.
Né le 17 Juin 1927 à Alger, 1 ère Impasse du Palmier, Bir-Djebbah à la Casbah, au sein d'une famille pauvre et nombreuse. Mohamed Boudjemaâ est originaire du village Ait Arhouna, commune de Tigzirt-sur-Mer. Son père était coursier et magasinier chez le parfumeur Lorenzy.Le jeune Mohamed, inscrit a l'école Brahim Fatah, obtient son certificat d'études primaires en 1939 a l'âge de onze ans et commence a travailler chez son oncle Hassaîne Boudjemaâ, propriétaire d'une crémerie, avant de rejoindre Sid Ahmed Serri, un autre mélomane au greffe de la cour d'Alger.
De 1939 à 1945, Mohamed Boudjemaâqui rêve déjà de devenirEl Ankis - El Anka était d'ailleurs originaire d'un village voisin de celui du jeune chanteur - s'essaie à la mandoline puis a la guitare, tout en écoutant et en enregistrant les grands maîtres.
Mais il a fallu attendre 1957 pour qu'il s'initie à l'arabe aidé par un oncle paternel.
Grâce aux leçons de Chouiter et de Mohamed Kébaili, dont la troupe travaillait sous l'égide du PPA à la fin des années 30, il fera la connaissance d'artistes tels que cheikh Said El Meddah, aussi prestigieux à l'époque que Mustapha Nador.
En 1942, l'apprenti qu'il était exécutera, pour la première fois en public, à l'occasion d'un mariage, Ala Rssoul El Hadi Salli Ya Achiq.
Dans une troupe créée en 1945, Boudjemaâ évolue entre El Anka et Mrizek, les deux monstres sacrés de l'époque.
Il débute avec un répertoire de mdih comprenant essentiellement les qacidate Chouf li Ouyoubek ya Rassi, Ya Ighafel, Ya Khalek lachia, Zaoubna fi H'mak et El Baz, des poètes Ben Mssayeb, Ben Sahla, Bentriki, Benkhlouf, Kaddour El Allaoui et Driss El Amir.
Toutefois, une part importante du répertoire d'El Ankis lui fut transmise au début de la Seconde Guerre mondiale par Cheikh Said El Meddah, son voisin à notre Dame d'Afrique.
Grisé par le succès, il se met a faire un travail personnel d'arrangement musical et, au milieu des années 50, il se lance dans la chansonnette.
Tal al Djaffa, El Kawi, Goulou lichahlat ayyani sont les principaux titres de cette expérience qui tourna court du fait que la maison Philips dont le directeur artistique était Boualem Titiche, lui refuse ses ouvres. Découragé, il décide de ne plus chanter, casse son mandole et s'engage comme gardien d'un HLM à la cite Climat de France. C'est aussi la guerre de libération qui commence. Il ne fut pas épargné parce qu'il sera arrêté et torturé, à deux reprises par les services spécialisés de l'armée coloniale, en 1957 et en 1960.
Sa sortie de prison coïncide avec une reprise avec Part mais plus celui de la chansonnette.
Djana El Intissar dont il est l'auteur des paroles et de la musique évoquant les manifestations du 11 décembre 1961 est un hymne à l'indépendance. La jeunesse algérienne explose après tant d'années de servitude et recherche le rythme. Pour la cibler, Boudjemaâ El Ankis fait appel à Mahboub Bati et des 1963, la "guerre" éclate: au lieu et place du chaâbi dur et pur, lourd et difficile à comprendre, le duo ressuscite la chansonnette.
Le marché et les ondes sont bombardés d'une soixantaine de tubes à succès dans la veine des Tchaourou 'Alia, Rah El Ghali Rah, Ah ya Intiyya.
Le secret de la réussite; des mots simples, du rythme et des thèmes qui traitent des préoccupations des jeunes. Le créneau sera exploité par des chanteurs plus jeunes tels que Amar Ezzahi, Guerouabi, Hassen Said et El Achab, mais le genre - la chansonnette- connaîtra son summum en 1970 et amorça son déclin a partir des années 80.
Grâce à l'instruction, aux progrès de l'arabisation, le chaâbi classique reprend le dessus et El Ankis abandonne la chansonnette et renoue avec la qaca'id .
Son répertoire compte plus de trois cents chansons allant du medh et du Tajwid au djed en passant par la chansonnette.
Hadj M’hamed El Anka
Hadj M’hamed El Anka: La légende du siècle
Originaires d’Azzefoun, les parents d’El Anka se sont, très tôt, installés à La Casbah d’Alger. Ce fut dans ce quartier populaire : 4, rue Tombouctou, qu’est né, un certain 20 mai 1907, au sein d'une famille modeste, celui qui deviendra le précurseur du chaâbi.
Son vrai nom est Aït Ouarab M’hamed Ouidir Halo. Son père Mohamed Ben Hadj Saîd, souffrant le jour de sa naissance, dut être suppléé par un parent maternel pour la déclaration à l'état civil. C'est ainsi que par inadvertance naquit un quiproquo au sujet du nom patronymique d'El Anka. Son oncle maternel, chargé de l’inscription a répondu « Khalou » (Ana Khalou : je suis son oncle) au préposé au guichet qui cherchait à compléter le nom du petit. Ainsi, Khalou fut traduit par Halo sur le registre de l’état civil.
Sa mère Fatma Bent Boudjemaâ l'entourait de toute l'affection qu'une mère pouvait donner. Elle était attentive a son éducation et à son instruction. Trois écoles l'accueillent successivement de 1912 à 1918: coranique (1912-1914), Brahim Fatah (Casbah) de 1914 à 1917 et une autre à Bouzaréah jusqu'en 1918.
Quand il quitte l'école définitivement pour se consacrer au travail, il n'avait pas encore souffle sa 11 ème bougie.
C'est sur recommandation de Si Said Larbi, un musicien de renom, jouant au sein de l'orchestre de Mustapha Nador, que le jeune M'hamed obtenait le privilège d'assister aux fêtes animées par ce Grand maître qu'il vénérait. C'est ainsi que durant le mois de Ramadhan de l’année 1917, le cheikh remarque la passion du jeune M'hamed et son sens inné pour le rythme et lui permit de tenir le tar (tambourin) au sein de son orchestre (à peine âgé de treize ans). Après cela, il se prit de passion pour la mandoline. Sous l’œil attentif du maître, il ne tarda pas à percer tous les secrets de cet instrument qui avait une place de choix dans les ensembles musicaux de l’époque.
A partir de la, ce fut Kehioudji, un demi-frère de Hadj Mrizek, qui le reçoit en qualité de musicien a plein temps au sein de l'orchestre, qui animait les cérémonies de henné réservées généralement aux artistes débutants.
Le chaâbi, sous sa forme actuelle, doit son existence à Hadj M’hamed El Anka. Il est le créateur incontestable de ce genre particulier de musique populaire qui tire son origine du Moghrabi dont le maître fut cheikh Mustapha Nador ; le premier aussi à utiliser la Mandole et non pas le luth.
En se frottant aux grands noms du milieu artistique, il a réussi à peaufiner ses différents talents grâce à ses capacités d’assimilation et à ses dons multiples en la matière. Au départ, il puisait dans le répertoire du medh, chansons religieuses en louanges à la gloire du prophète et des saints de l’Islam, ce qui l’amena à s’imprégner davantage des anciens textes transmis oralement de génération en génération.
Le futur cheikh se chargea d’amender la transcription de certains d’entre eux car ils étaient fortement rongés par le temps. La tradition du medh s’est vue ainsi rénovée et enrichie d’un apport nouveau : la musique andalouse. Mis à part cheikh Nador, son père spirituel, El Anka a eu à visiter plusieurs sources et ce, afin de parfaire, au mieux, sa formation dans ce genre musical fort particulier. De là, il s’est pris de passion pour les œuvres des grands cheikhs à l’instar de Saïdi Abderrahmane, cheikha Yamna Bent El Hadj El Mahdi, Ben Ali Sfindja et Saïd Derraz.
En 1926, lorsque survînt la mort de cheikh Nador, par la force des choses, le flambeau fut repris par El Anka qui est devenu, de la sorte, le chef de file reconnu et fort apprécié par ses pairs. Pour assurer beauté et richesse à ses textes, il s’est fait entourer de deux spécialistes en la matière. Méticuleux dans son travail, ne laissant rien au hasard, il a pris soin d’intégrer dans sa troupe les meilleurs musiciens de l’époque ; l'orchestre était constitué de Si Saîd Larbi, de son vrai nom Birou, d'Omar Bébéo (Slimane Allane) et de Mustapha Oulid El Meddah entre autres. C'est en 1927 qu'il participa aux cours prodigués par le cheikh Sid Ahmed Oulid Lakehal, enseignement qu'il suivit avec assiduité jusqu'en 1932.
A partir de 1928, année charnière de sa carrière artistique, il entre en contact avec Columbia, une grande maison d’édition où furent enregistrés 27 disques (78 tours)
Il participa à l’inauguration de l’ENRS (ex-Radio PTT d’Alger)
Le 5 août 1931, cheikh Abderrahmane Saîdi venait de s'éteindre. Ce Grand cheikh disparu, El Anka se retrouvera seul dans le genre mdih.
En 1932, à l’occasion de la fête du Trône, le roi du Maroc l’a reçu en invité de marque. Son pèlerinage aux Lieux saints de l’Islam s’est réalisé en 1936 et, en la circonstance, il composa la sublime chanson El Houdja. Dès son retour, il se lança à nouveau dans d’innombrables tournées aux quatre coins du pays et au sein de l’émigration, en France.
Des son retour de La Mecque, en 1937, il reprit ses tournées en Algérie et en France et renouvela sa formation en intégrant HadJ Abderrahmane Guechoud, Kaddour Cherchalli (Abdelkader Bouheraoua décédé en 1968 à Alger), Chabane Chaouch à la derbouka et Rachid Rebahi au tar en remplacement de cheikh Hadj Menouer qui créa son propre orchestre.
Durant la seconde guerre mondiale, il a eu à traverser une période difficile. Il a fallu attendre 1946 pour le voir renouer avec son grand amour et prendre la direction de l’orchestre populaire de la station radiophonique d’Alger.
En 1955. il fait son entrée au Conservatoire municipal d'Alger en qualité de professeur charge de l'enseignement du chaâbi. Ses premiers élèves vont devenir tous des cheikhs à leur tour, assurant ainsi une relève prospère et forte, entre autres, Amar Lâachab, Hassen Said, Rachid Souki, etc.
Une longue traversée du désert eut également lieu pendant la Révolution.
A l’indépendance, il reprit en main l’orchestre de la RTA qu’il quittât définitivement en 1964 pour incompatibilité d’humeur avec les responsables de l’époque.
Pour El Anka, la dignité humaine ne se marchande pas. Il n’était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds. Au départ, El Anka s’est essayé à la chanson kabyle. Quelques œuvres ont été répertoriées dont la plus célèbre s’intitule A mmi âzizen (Ô, cher fils), chanson composée en 1936 et qui est reprise par certains chanteurs en son hommage. L’autre grand mérite d’El Anka est d’avoir réussi le pari de sortir le chaâbi des cafés et autres lieux de rencontre, en le rendant accessible au grand public.
Ce monument de la culture populaire a, à titre indicatif, interprété près de 360 poésies ( qaca'id ) et produit environ 130 disques. Après Columbia, il réalise avec Algériaphone une dizaine de 78 t en 1932 et une autre dizaine avec Polyphone.
EI-Hadj M'Hamed El-Anka a bien pris à cœur son art: il a appris ses textes si couramment qu'il s'en est bien imprégné ne faisant alors qu'un seul corps dans une symbiose et une harmonie exceptionnelle qui font tout le génie créateur de l'artiste en allant jusqu'à personnifier, souvent malgré lui, le contenu des poésies qu'il interprète; les chefs-d’œuvre Lahmam lirabitou, Sebhan ellah ya ltif sont assez édifiants et suffisent pour nous renseigner sur la grandeur d’un des plus grands piliers de la culture algérienne. L’unique source de référence qui existe sur ce vénéré « cheikh des cheikhs » est le livre-portrait du journaliste-écrivain Rabah Saâdallah, un de ses plus proches amis, et comble de l’absurde, l’ENTV ne dispose que de deux enregistrements filmés de cette légende du siècle.
La grande innovation apportée par EI-Hadj El-Anka demeure incontestablement la note de fraîcheur introduite dans une musique réputée monovocale qui ne répondait plus au goût du jour- Son jeu instrumental devient plus pétillant, allégé de sa nonchalance. Sa manière de mettre la mélodie au service du verbe était tout simplement unique. Après plus de cinquante ans au service de l'art, El Anka animera les deux dernières soirées de sa carrière jusqu'à l'aube, en 1976, à Cherchell, pour le mariage du petit-fils de son maître cheikh Mustapha Nador et, en 1977, a El-Biar, chez des familles qui lui étaient très attachées.
Après avoir consacré plus d’un demi-siècle à sa passion artistique, Hadj M’hamed El Anka rendît l’âme le 23 novembre 1978 à Alger et fut enterré au cimetière d’El Kettar. Ainsi est né le mythe El Anka !
samedi 25 août 2007
Biographie de Amar Ezzahi
Amar Ezzahi: Maître du blues Algérois
« Les chanceux sont ceux qui arrivent à tout, les malchanceux ceux à qui tout arrive. »
Proverbe populaire
De son vrai nom Amar Aït Zaï, né 1er janvier 1941 à Ain El Hammam (Tizi-Ouzou), C'est en écoutant Boudjemaa El Ankis, dans les années 60, qu'il aima le chaâbi.
Sa première rencontre avec la musique fût avec une dame Allemande qui lui apprenait le piano...
Ezzahi se fera un chemin dans le chaâbi après la rencontre en 1963 avec cheïkh Lahlou et Mohamed Brahimi dit cheïkh Kebaïli qui le conseillèrent et l'encouragèrent tout en lui remettant des anciennes qacidate et l'initièrent au rythme de chanson de ces textes. La suite, il la fera avec Kaddour Bachtobji qui l’accompagnera durant près de deux décennies, avec lequel il a commence à travailler en 1964. Il écoutera d’une oreille attentive les compositions de Mahboub Bati. Ezzahi put alors développer sa pratique musicale. Autodidacte, il apprendra le chaabi sur le tas.
Son premier enregistrement date de 1968, Ya djahel leshab et Ya el adraâ furent les deux premières chansons de son premier 45t qui le propulseront parmi les meilleurs chanteurs de sa génération. La musique et les paroles étaient de Mahboub Bati. En 1971, il enregistre trois 45t et en 1976, deux 33t. II compte trois chansons à la radio et quatre autres à la télévision. Comme Sali trache qelbi, Dik echemaâ et autre Mahajti b’dhya chemaâ.
Sa première cassette « Ya rab El I bad » sort en 1982, s’en suit après quelques enregistrements en studio « Ya Dif Allah, El Djafi, Hadjam El Ouala3ine, Zennouba, Ya Kadi nass El Ghram, Nabiwni Radou Ledjouab, Ya’l Ghafel Toub, Ghadder kassek Hat Noubti, El Harraz, Koub ou’ara, Youm El Khmis, Men Houa Rouhi W’rahti, Anaya Berrani Ghrib, Mir El Ghiwane, Asmaa Noussik Ya Insane »
Modeste, réservé, se confiant rarement, fréquentant souvent le café ''El Kawakib", Ammar Ezzahi, l'un des plus brillants interprètes du chaabi des années 70, disparaît pratiquement de la scène artistique à partir de 80 et n'est présent que lors des fêtes familiales. Il réapparaît le 10 février 1987 dans un récital à la salle Ibn Khaldoun à Alger, où il interpréta entre autre « El Kaoui, Ghadder Kassek Ya Ndim, Taleb Tiri Aalla, Mekka y’al **** El Haoui, El Harraz » pour s'effacer à nouveau
Depuis 2000, Ezzahi n'a plus réapparu en public et est rarement retourné à El Kawabib « l’Etoile de la Rampe Vallée », par suite de problèmes de santé. Le chanteur le plus populaire et le plus talentueux de sa génération est maintenant considéré comme une véritable énigme dans le monde de la musique. Totalement retiré du circuit des médias depuis plusieurs années, Ezzahi laisse ses nombreux admirateurs sur leur faim.
Sans doute, décèlera-t-on, ce trait de caractère dans l’une de ses premières chansons. « Ô lune, je n’ai pas besoin que tu te poses dans mes bras Je n’ai pas besoin que les étoiles me gratifient d’une danse nadawia » Une complainte comme il en a tant chanté.
C’est que l’homme a horreur des mondanités et du superflu. Modeste, simple et généreux, intolérant face à la verbosité et aux excès, il a fait du chaâbi sa raison de vivre. Sa renommée, il la doit à son immense talent qu’il met à la disposition des humbles gens comme lui. S’il refuse de se produire devant le grand public, il trouve en revanche un immense plaisir dans les réunions familiales intimes, car, dit-il, « chanter devant un petit parterre d’amis et de connaissances vaut toutes les sensations du monde »
Abderahmane Kobbi en est un, qui a débuté pratiquement à la même période que Ammar. Il en garde un souvenir vivace. « Ammar est à mes yeux un grand chanteur qui a énormément apporté à la musique algérienne, particulièrement au chaâbi. Il l’a enrichi et rendu plus populaire. J’ai d’excellents rapports avec lui. On se rencontre souvent dans des concerts ou en privé. C’est un ami avant d’être un musicien, dont j’apprécie le style et la manière d’interpréter les qacidate » Interprète type du « blues » algérois, Ammar puise sa force dans l’improvisation. Il peut changer de mode avec une facilité déconcertante.
Orphelin de mère et de père, Ezzahi a longtemps vécu avec sa seule tante. Celle-ci est décédée il y a quelques années, créant un vide dans la vie de Ammar qui a ainsi retrouvé très vite cette solitude qu’il l’a toujours poursuivie et qui a fait de lui un être presque introverti. Le chaâbi, ce compagnon inséparable, l’a-t-il sauvé et soulagé ? Probablement. Car Ammar a quitté si vite l’enfance. Au contact de la musique, il sut qu’il avait trouvé ce qu’il cherchait, un moyen d’exprimer ses émotions, un univers à découvrir qui le protégerait de tout. De la peur, de la solitude, de la tristesse. Jeune donc, il vouait une grande admiration à Boudjemaâ El Ankis, qu’il a d’ailleurs imité à ses débuts. L’élève et le maître se sont par la suite côtoyés, appréciés. El Ankis ne tarit pas d’éloges sur son cadet. « Hamar est un artiste que j’estime beaucoup. C’est un frère pour moi et le meilleur interprète que je préfère écouter. Son travail est bien fait. Dieu l’a doté d’une très belle voix. C’est un perfectionniste dans l’âme, mais qui reste très modeste malgré son talent inestimable », reconnaît aujourd’hui le grand maître du chaâbi qui a animé plusieurs fêtes et mariages aux côtés d’Ezzahi. « Quand je lui parle et le conseille sur telle ou telle chose, il m’écoute attentivement. Dans ce cadre, je lui ai demandé à maintes reprises d’enregistrer ses concerts et d’accorder des entretiens à la presse pour que ses œuvres soient plus connues ainsi que son héritage par les générations futures, mais il a toujours refusé de le faire. Allez savoir pourquoi ? Lorsqu’on essai de s’expliquer cette attitude et cette fuite des projecteurs, il nous dit qu’il veut rester discret et que c’est un secret. » Amimar a toujours été du côté des humbles, des « zaouali » comme il se définit lui-même. Il a ainsi animé sans compter des fêtes gratuitement pour les petites gens aux revenus modestes.
C’est sans doute parce qu’il est l’un des Zaoualiya, que Ammar s’est paré de cette popularité que nul ne peut lui contester. Il l’a arrachée par son talent bien sûr, mais aussi par son acharnement à atteindre l’objectif qu’il s’était fixé. Il savait que pour entrer dans les univers musicaux si variés, il lui fallait des clefs et que seul un travail de tous les instants pouvait les lui donner. Ammar a bossé durement en solo. Un peu perdu, il se laissait bercer par la musique de la mémoire. De ces instants magiques qui remontent à loin,
Hadj El Ankis en garde encore des moments forts. « Il y a environ 40 ans, le cheikh Kebaili Mohamed a circoncit son fils. Il m’a invité pour lui animer la fête à notre Dame d’Afrique avec Omar Mekraza. Pendant le dîner, on m’a informé qu’un jeune allait chanter pour la première fois. C’était Ammar Ezzahi que le grand public ne connaissait pas. Il a commencé par imiter ma voix. Je lui ai donné mon mandole pour chanter. C’était notre première rencontre, et le courant était bien passé entre nous. A le voir chanter avec un timbre de voix assez singulier, je savais qu’il allait percer dans le domaine artistique », avait prédit le disciple d’El Anka. C’est que le petit Ammar a fait du chemin pour appartenir désormais à la lignée des grands maîtres qui se disputent l’héritage musical d’El Anka.
D’ailleurs avec El Ankis et El Hachemi Guerrouabi, il reste l’un des derniers monuments du chaâbi. Mais Ammar, à l’inverse de ses collègues, n’aime pas la publicité sur sa personne. Il a ainsi une sainte horreur des salons officiels, préférant la discrétion aux paillettes des usines à rêves. Il pense que la presse n’a pas de raison à s’intéresser à lui. Ainsi, il refuse les interviews.
Justement à propos de la télévision, les rapports entre Ezzahi et les responsables de l’Unique ont été tout le temps exécrables, fruit d’un énorme malentendu toujours d’actualité. Pourtant, la TV a intérêt à inviter Ezzahi ne serait-ce que pour gonfler son audimat, car le chanteur est le seul, compte tenu de sa popularité, capable de remplir aujourd’hui le stade du 5 juillet avec ses 80 000 spectateurs. C’est un phénomène de société qui n’a pas d’égal.
Ses distances avec le public et la presse ne sont pas synonymes d’une quelconque animosité. Ses proches s’en défendent. « Ammar est un homme de cœur qui aime tout le monde, notamment les gens pauvres avec lesquels il partage ses sentiments et parfois tout ce qu’il possède. Ezzahi est un artiste très sensible, s’il refuse de communiquer avec la presse, ce n’est pas par susceptibilité, mais parce qu’il est convaincu qu’il n’a rien qui puisse justifier la médiatisation. »
Son dernier concert remonte à presque une décennie, lorsqu’il avait fait un tabac à la salle Ibn Khaldoun. Il avait signé son grand retour après une longue éclipse. Depuis, il s’est retiré jusqu’à ce que les enfants de son quartier lui organisent, au crépuscule de ce siècle, une fête en son honneur pour célébrer ses 59 ans. C’est avec son mandole qu’il s’exécuta et chanta avec les tripes les meilleurs morceaux du richissime patrimoine culturel algérois entre autres Youm el djamaâ et Djari ya djari.
En 2002, le chanteur sera hospitalisé en urgence à l’hôpital de Baïnem pour une hyperglycémie. Il se rétablira, alors que l’ENTV - décidément son mauvais génie - l’avait annoncé dans un coma profond, puis pour mort, ce qui avait mis ses fans dans tous leurs états. « C’est honteux pour la télévision de dire pareilles choses alors que Ammar Ezzahi est conscient et reprend progressivement ses forces », ont-il tempêté après le faux scoop de l’Unique. Aujourd’hui, Ezzahi a délibérément choisi une voie marginale qui prive le chaâbi d’une incontestable valeur, qu’il serait regrettable de perdre. Mais comment le sortir de sa solitude et l’entraîner dans la folle ambiance du « heddi », lui le houaoui, le zaouali... Pour Boudjemaâ El Ankis, ce n’est pas faute d’avoir essayé « Pendant les concerts qu’on animait ensemble, il y a toujours eu cette formidable ambiance qui s’est transformée en nostalgie. Avec un seul orchestre, on faisait un carton. Ammar est humain, profondément humain. Il animait des fêtes de mariage, parfois gratuitement et il ajoutait même parfois de sa poche des cadeaux pour les futurs mariés. Beaucoup de jeunes tentent de l’imiter, mais ils n’arriveront jamais à l’égaler, car il est unique dans toute l’acception du terme. »
Il continue à animer les fêtes familiales restreintes. Ses fans le suivent dans les fêtes de famille, et enregistrent sa musique, qu'ils copient et vendent à plusieurs milliers d'exemplaires, en attendent de lui le cadeau tant espéré : qu’il se décide enfin à leur offrir un concert public...
Ses fans Depuis la mort d'El Hadj Mohamed El Anka, connu comme "le Cardinal", Ezzahi a été largement considéré comme son successeur dans une lignée de grands maîtres du châabi, bien qu'il évite les médias et en dépit de la forte concurrence des disciples d'El Anka.
le blues algeroie
Ce genre musical né dans la casbah, qui mêle instruments orientaux du classique arabo-andalou à d’autres venus d’Occident. Le chaâbi naît au début du XXe siècle au coeur de la casbah, à Alger. Chaâbi veut dire « populaire » en arabe. Ce genre national constitue le versant rugueux de la musique savante issue de la grande culture arabo-andalouse médiévale.
Les premiers musiciens de chaâbi sont des gens des campagnes venus peupler les villes. Beaucoup sont kabyles. Les maîtres de cet art relativement récent ont pour nom Cheikh Nador, puis Cheikh El Hadj Mohamed El Ankara et aussi Cheikh Hasnaoui (qui vient de mourir à l’île de la Réunion).
Après la vague d’immigration des Maghrébins, venus en France pour trouver du travail, le chaâbi gagne Paris via Marseille. Il se chante et se joue dans les bistrots des banlieues industrielles. Dahmane El Harrachi (1925-1980) - dont le fils Kamel (vingt-huit ans) est le ténor incontesté des années cinquante quand le chaâbi s’adresse en priorité aux Algériens loin de chez eux. Dahmane El Harrachi chante l’exil intérieur et l’exil extérieur, les difficultés de la vie quotidienne loin de la mère patrie, les tourments de l’amour, la nostalgie du bled.
El Harrachi, qui a quitté Alger pour s’installer en France en 1949, meurt dans un accident de la route. Le chaâbi, sans disparaître tout à fait, marque le pas. Dans les cafés de la ceinture parisienne, il résiste cependant et les amateurs prennent l’habitude de se retrouver le samedi soir à Montreuil.
L’explosion du raï lui porte ombrage, mais depuis quelques années, de jeunes gens reprennent le flambeau. Kamel El Harrachi, par exemple, est de ceux-là. Il est joueur de mandole. Né à Alger après l’indépendance, il réside en France depuis six ans.
Le chaâbi mêle les instruments orientaux du classique arabo-andalou à d’autres venus du classique occidental. On y trouve le derbouk (percussions) et le tambourin, mais aussi le mandole (sorte de grosse mandoline aux sonorités de guitare, munie de quatre cordes doubles en métal), le violon et bizarrement le banjo, sans oublier le piano. Alger est réputée pour ses pianistes et ses accordéonistes.
Les joueurs de chaâbi utilisent toujours leur violon à la verticale comme ils maniaient, jadis, le gimbri qui n’a plus court. Quant au mandole, il a remplacé l’oud, le luth moyen-oriental. Il n’est pas rare d’entendre aussi le piano à bretelles. En revanche, aucun instrument électrique n’est admis, hormis parfois le clavier (pour les quarts de ton), à l’inverse du raï, né à Oran.
Les chants du chaâbi, portés par l’idiome algérois ou berbère, se nourrissent de poésie ancienne mais aussi de textes originaux fiévreusement actuels. Avec, toujours en toile de fond, l’écho du patrimoine, la plainte ancestrale, le pays qui vous manque. Selon le musicien et joueur d’ukulélé Cyril Lefebvre, « les gens attaquent fort, s’expriment violemment, ce qui rapproche à certains égards le chaâbi du blues ». Le chaâbi va, à coup sûr, casser la baraque !
Résumé de l'article de l'Humanité par Muriel Steinmetz.
Les premiers musiciens de chaâbi sont des gens des campagnes venus peupler les villes. Beaucoup sont kabyles. Les maîtres de cet art relativement récent ont pour nom Cheikh Nador, puis Cheikh El Hadj Mohamed El Ankara et aussi Cheikh Hasnaoui (qui vient de mourir à l’île de la Réunion).
Après la vague d’immigration des Maghrébins, venus en France pour trouver du travail, le chaâbi gagne Paris via Marseille. Il se chante et se joue dans les bistrots des banlieues industrielles. Dahmane El Harrachi (1925-1980) - dont le fils Kamel (vingt-huit ans) est le ténor incontesté des années cinquante quand le chaâbi s’adresse en priorité aux Algériens loin de chez eux. Dahmane El Harrachi chante l’exil intérieur et l’exil extérieur, les difficultés de la vie quotidienne loin de la mère patrie, les tourments de l’amour, la nostalgie du bled.
El Harrachi, qui a quitté Alger pour s’installer en France en 1949, meurt dans un accident de la route. Le chaâbi, sans disparaître tout à fait, marque le pas. Dans les cafés de la ceinture parisienne, il résiste cependant et les amateurs prennent l’habitude de se retrouver le samedi soir à Montreuil.
L’explosion du raï lui porte ombrage, mais depuis quelques années, de jeunes gens reprennent le flambeau. Kamel El Harrachi, par exemple, est de ceux-là. Il est joueur de mandole. Né à Alger après l’indépendance, il réside en France depuis six ans.
Le chaâbi mêle les instruments orientaux du classique arabo-andalou à d’autres venus du classique occidental. On y trouve le derbouk (percussions) et le tambourin, mais aussi le mandole (sorte de grosse mandoline aux sonorités de guitare, munie de quatre cordes doubles en métal), le violon et bizarrement le banjo, sans oublier le piano. Alger est réputée pour ses pianistes et ses accordéonistes.
Les joueurs de chaâbi utilisent toujours leur violon à la verticale comme ils maniaient, jadis, le gimbri qui n’a plus court. Quant au mandole, il a remplacé l’oud, le luth moyen-oriental. Il n’est pas rare d’entendre aussi le piano à bretelles. En revanche, aucun instrument électrique n’est admis, hormis parfois le clavier (pour les quarts de ton), à l’inverse du raï, né à Oran.
Les chants du chaâbi, portés par l’idiome algérois ou berbère, se nourrissent de poésie ancienne mais aussi de textes originaux fiévreusement actuels. Avec, toujours en toile de fond, l’écho du patrimoine, la plainte ancestrale, le pays qui vous manque. Selon le musicien et joueur d’ukulélé Cyril Lefebvre, « les gens attaquent fort, s’expriment violemment, ce qui rapproche à certains égards le chaâbi du blues ». Le chaâbi va, à coup sûr, casser la baraque !
Résumé de l'article de l'Humanité par Muriel Steinmetz.
La Musique Populaire Algérienne
La Musique Populaire Algérienne
La musique Algérienne est faite d'une extraordinaire diversité de styles et de répertoires.
L'Asri ou la musique moderne, le Charqi ou la chanson de variétés d'inspiration orientale, le Chaâbi ou la musique citadine, l'Andalou et ses Noubats, le chant Bedouin, l'Achwwiq kabyle, l'Ahellil de Timimoun, le Tindé de l'Ahaggar, sans parler du Rai oranais qui a déferlé sur l'Algérie, et sur le monde dans les années 90, constituent quelques uns des genres de musique pratiqués collectivement ou en soliste, chez nous.
La musique Algérienne est faite d'une extraordinaire diversité de styles et de répertoires.
L'Asri ou la musique moderne, le Charqi ou la chanson de variétés d'inspiration orientale, le Chaâbi ou la musique citadine, l'Andalou et ses Noubats, le chant Bedouin, l'Achwwiq kabyle, l'Ahellil de Timimoun, le Tindé de l'Ahaggar, sans parler du Rai oranais qui a déferlé sur l'Algérie, et sur le monde dans les années 90, constituent quelques uns des genres de musique pratiqués collectivement ou en soliste, chez nous.